« Ces petits riens qui font une vie », chronique d’une transformation

Titre : Ces petits riens qui font une vie
Auteurs : Pierre Antilogus et Jean-Louis Festjens
Editions : Fleuve
Date de parution : 1er octobre 2020
Genre : Roman

Pierre Antilogus et Jean-Louis Festjens n’en sont pas à leur coup d’essai lorsqu’il s’agit de d’évoquer les joies et petits tracas des jeunes parents. Après avoir écrit ensemble Le Guide du jeune père, Le Guide de survie à l’usage des parents, L’école expliquée aux parents et Le Guide du toujours jeune père, il s’attaque avec Ces petits riens qui font une vie aux questions qui se posent lorsque l’on devient grand-père.

Quand son fils lui a annoncé qu’il allait être grand-père, Jean-Paul a accusé le coup. Il n’était pas prêt, lui le cadre supérieur hyperactif, à se retrouver relégué parmi les « papys » qu’on pousse à la retraite. Pas vraiment prêt non plus à affronter la tonne de non-dits qui depuis des mois l’ont éloigné de sa femme Louise. Surtout, il n’était pas prêt à faire la connaissance de « l’autre » grand-père, François, éditeur agité et brouillon, toujours entre deux projets géniaux, maladroit, avec une fâcheuse tendance à se mêler de ce qui ne le regarde pas.

Si la parentalité a souvent été évoquée dans la littérature, et notamment de manière humoristique par les deux auteurs, la question soulevée dans cet ouvrage n’en est pas moins aussi importante, l’image des grands-parents étant encore liée à celle de la vieillesse, de la mise à la retraite, loin d’une image dynamique de la société. En utilisant l’humour, les deux auteurs évoquent donc la difficile acceptation pour une partie des parents de se voir relégués à un statut de grands-parents, de papy ou papounet, loin de l’image dynamique ou de séducteur à la Georges Clooney qu’ils aimeraient donner. C’est donc bien du statut social dont parle le livre, celui accordé à un travailleur dynamique ou à un jeune retraité.

Les auteurs auraient pu choisir de traiter le sujet de manière sérieuse et austère, néanmoins c’est sur le ton de la comédie que se déroule l’histoire de ces deux jeunes grands-pères. Le lecteur aura dès lors souvent l’impression de se retrouver dans la comédie familiale du dimanche soir, mettant déjà un visage familier sur les différents protagonistes du roman, mais cela n’enlève rien à la pertinence des questions posées.

Roman feel good par excellence, Ces petits riens qui font une vie est destiné à ceux qui souhaitent un roman léger en ces temps de morosité, comme ils désireraient une bonne comédie à regarder à la TV, un jour de pluie, une tasse de chocolat chaud à la main.