[BIFFF 2023 Jour 1] : Séance d’ouverture de portes vegan et animée

La 41ème édition du BIFFF s’est ouverte hier soir avec la projection très attendue de Suzume, un animé japonais réalisé par Makoto Shinkai. Entre portes, animation, peignoir et discours d’entrée, le festival réussit parfaitement ses débuts. Et ce sans avoir versé une goutte de sang. Qui l’eut cru ? C’est parti pour un film d’ouverture garanti 100% vegan.

Ça y est. Il est là le moment que nous attendions toutes et tous ! La réunification de Koh Lanta ! Alors ? Qui sera désigné par les deux ambassadeurs Grace et Quentin pour quitter l’aventure ? Ou iront-ils à la boule noire ? Et alors qui sortira ? Ils ont été à la boule, Quentin a tiré la boule noire. Et sur ce spoiler crapuleux… ÇA Y EST !! C’EST LE RETOUR DU BIFFF !! Habitué à revenir une fois par an tel un herpès chronique, le festival nous fait cette fois le grand bonheur d’une nouvelle édition six mois après la précédente. Il faut dire que le BIFFF 2022 avait été déplacé à août/septembre et vu le retour à son déroulé habituel, nous n’avions que 6 mois pour nous remettre.

Et cette nouvelle édition du BIFFF commence par une amère déception. Celle de voir notre journaliste Elodie Kempenaer ne pas tenir ses promesses. Alors qu’elle nous avait assurés qu’elle ferait tout le festival en peignoir, elle se permettait de venir dans des habits civilisés et douchait ainsi tous nos espoirs. Triste. Avis donc à tous les stagiaires et les employés du BIFFF qui nous lisent (1 ou 2 tout au plus). Déjà, n’avez-vous rien d’autre de mieux à faire ? Ensuite, vous êtes cordialement invités à demander à Elodie où est son peignoir à chaque fois que vous la croiserez. Pour vous aider dans cette tâche, voici ci-dessous une photo de la contrevenante à l’âge de 13 ans.

Mais remettons les moutons au milieu du village puisque la cérémonie d’ouverture de ce BIFFF 2023 était tout d’abord l’occasion de d’une passation entre l’ancienne équipe et la nouvelle. Exit donc le discours d’entrée interminable de Guy Delmote pour ouvrir le festival, place au discours d’entrée interminable de Jonathan Lenaerts pour ouvrir le festival ! Parce que oui, tout ce qui vient se mettre entre nous et le début du premier film au BIFFF est aussi interminable qu’une production des frères Dardenne (et merci Jacquie et Michel, merci machin chouette, merci mon papa et ma maman, merci Lorena pour la syphilis,…)

Mais cette nouvelle édition du BIFFF commençait aussi par un film très attendu : Suzume de Makoto Shinkai. Car le moins que l’on puisse dire sur la nouvelle équipe du BIFFF (qui est la même que l’ancienne mais avec un ou deux vieux en moins) c’est qu’elle a du cran. Parce que proposer un manga en ouverture du BIFFF, c’était un pari. Qui plus est quand ce n’est pas un hentai. Allez donc expliquer à une meute de veaux sanguinaires assoiffés de tripaille et de décapitation qu’ils ne verront pas une seule goutte de sang dans leur film. C’est un peu comme fourguer un Hummer à un écologiste, il faut avoir des sacrées capacités de vendeur. Mais avec Suzume, c’est un pari réussi haut la main. Après avoir ébloui la Berlinale, le petit dernier de celui qu’on présente parfois comme le fils spirituel de Miyazaki est venu nous enchanter. Parce qu’avec Suzume, on parle bien d’enchantement. Au sein d’un monde qui mêle réalité, féérie et innocence enfantine, cet animé nous présente une imagerie sublime, des musiques ensorceleuses et surtout des portes. Parce que nous, on aime beaucoup les portes. Big up aussi à la première histoire d’amour au cinéma qui mêle forniphilie (pratique sexuelle consistant à transformer son partenaire en meuble pour s’exciter) et amelotasis (attraction sexuelle envers une personne à qui il manque un membre).

Le voyage fantasmagorique de Suzume rappelle en certains points le maître Miyazaki et celui de Chihiro et malgré certaines longueurs habituelles dans les animés japonais, on entre très vite et avec un plaisir non dissimulé dans l’univers qui se crée sous les pas de Makoto Shinkai. La fin tire un peu en longueur mais notre Alice au Pays des Merveilles version niponne clôture finalement de bien belle manière une réalisation remarquable. Une manière parfaite de débuter le festival donc. Et maintenant, place à la tripaille, au sang et aux décapitations. WELCOOOOOOOOOOME.

Olivier Eggermont

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Journaliste du Suricate Magazine