[BIFFF 2022 : Jour 5] Un albinos poilu et possédé tue des zombies mexicains comme dans Mad Max

Don’t Come Back Alive : Ne reviens pas, prends tes affaires rentr’chez toi

« Bae, ne reviens pas. Prends tes affaires, rentre chez toi. Non, ne reviens pas. Prends tes affaires, rentre chez toi. » C’est ce que j’ai envie de dire au réalisateur du film Néstor Sanchez Sotelo. Mais c’est aussi le message que le monde a l’air de faire passer à la jeune Camilla. Le jour d’une grosse intervention à la police, elle tombe littéralement sur un rituel occulte dont elle est le dindon et la farce. Elle tombe alors dans un coma profond pour se réveiller quelques mois plus tard avec une présence surnaturelle en plus en elle.

Vous l’avez senti ? Oui oui, mon ennui profond devant ce film. Alors on va mettre les choses au clair une bonne fois pour toute : NON, introduire un(e) albinos ou toute personne à l’apparence physique vaguement inquiétante ne rend pas un film soudainement bon. Au mieux, ça peut apporter un petit plus quand c’est bien fait, au pire on se croirait dans un cirque qui voudrait montrer sa bête de foire. En moins d’1h30, Don’t Come Back Alive réussit l’exploit de nous énumérer tous les clichés du film de possession démoniaque ET du film de secte satanique. C’est fort. Et au final, le film ira très vite rejoindre le rayon des films de 14h dont on ne se rappelle pas dans quelques années. « Et na-na-ni, na-na-na. M’raconte pas tes salades. C’est soi tu viens, soit tu t’tailles. Nous on va pas parler thaï. Y a des Shegueys, d’la moula. » O.E.

Hinterland : tuons les poilus !

Déjà présent au BIFFF en 2017 avec Cold Hell, Stefan Ruzowitsky nous revient pour cette quarantième édition du célèbre festival bruxellois avec un thriller, Hinterland, se déroulant dans un Vienne meurtrie par la guerre et dont l’esthétique ressemble à celle insufflée par Marc Caro et Jean-Pierre Jeunet dans  leur film La cité des enfants perdus.

Après avoir vécu le cauchemar des tranchées et celui des camps de prisonniers, Peter Perg et les survivants de son peloton retournent enfin au bercail. Mais leur Vienne fastueuse qui faisait la grandeur de l’empire austro-hongrois n’est plus qu’une cité décadente qui s’enlise dans le désespoir et la pauvreté galopante. Mais la fin de la guerre ne signifie pas le retour de la paix. En effet, un psychopathe rôde dans la ville. Flic dans une autre vie, Perg décide de se lancer à ses trousses mais bien vite, il réalise que la clé du mystère se cache dans son passé trouble…

Hinterland n’aurait pu être qu’une énième version d’un genre fortement médiatisé par Seven dans les années 1990 si le réalisateur ne s’était concentré que sur l’aspect des meurtres rituels, nous fournissant pour chaque cadavre une multitude de détails insoutenables. Heureusement, grâce à l’inventivité de son directeur photo et à son scénario, le film a beaucoup plus à offrir que cela.

Visuellement comme nous l’avons mentionné plus haut, Hinterland se situe dans la même catégorie de films que ceux de Jeunet et Caro, une sorte de monde onirique  où les décors semblent avoir été planté derrière les acteurs, comme si on ouvrait un livre de contes en trois dimensions… mais un recueil de contes bien sombre, où toute la ville se trouve déformée sous le regard du héros, comme si son esprit meurtri par la guerre ne supportait plus la perspective géométrique.

Un conflit mondial qui est un protagoniste à part entière de l’histoire, lui qui a transformé la ville et les hommes, les obligeant à s’adapter pour survivre, quitte à laisser la majorité sur le carreau.

Un film qui réussit à nous parler des horreurs de l’après-guerre tout en nous faisant gentiment frissonner dans un décor original et ultra-stylisé, ce n’est pas courant. Pourtant, c’est le défi qu’a rempli Hinterland, prix du public au 74e festival du film de Locarno. V.P.

Studio 666, les chasseurs fantômes

Wouhou, c’est vendredi ! Et comme c’est le BIFFF, papa et maman nous ont octroyé la permission de minuit. Dès lors, chaussés de nos pantoufles de vair (en vraie peau d’écureuil fraîchement dépecé sur le parking M), direction le bal du Ciné 1, celui qui ne commence jamais à l’heure, ce qui n’augure rien de bon pour notre carrosse et nos montures.

Nous voici devant le fameux Studio 666, de Dave Grohl, payé par Dave Grohl, avec Dave Grohl, sur une idée originale de Dave Grohl, le leader charismatique des Foo Fighters (fondé par Dave Grohl, l’ancien batteur de Nirvana). Preuve que le film était attendu au BIFFF, la salle Ciné 1 faisait presque salle comble, rendant l’ambiance électrique et les vannes de notre cher Stéphane inaudibles.

Studio 666 raconte l’histoire des Foo Fighters qui, dans une autre réalité, ont décidé de se mettre au vert, en pantoufles, pour pallier au manque d’inspiration de Dave Grohl. Ce dernier jette son dévolu sur une villa à l’ambiance très particulière. Normal, elle est hantée et les riffs endiablés vont très vite laisser la place au diable enriffé (on sait que ça ne veut rien dire, mais on n’a pas beaucoup dormi). Tout le monde meurt atrocement, mais dans la joie et la bonne humeur.

Clairement, ce Studio 666 était un bon délire. En effet, comédie horrifique de niche par excellence, ce film ne pouvait être que le fruit d’une imagination débordante comme celle de Dave Grohl (fan d’ovnis comme le prouvent le nom du groupe Foo Fighters et le nom de sa maison de prod Roswell Films), aidé dans sa tâche par Jeff Buhler (scénariste de Simetierre). Les acteurs jouent aussi bien que le Standard de Liège ou Stéphane Bern, mais là n’est pas l’important. On regrettera néanmoins un film qui tire en longueur dans sa dernière partie. Surtout que mes pantoufles commençaient clairement à flairer, l’écureuil était roux.

Qu’à cela ne tienne, ce film nous a donné des idées. On a trouvé la maison du film sur Airbnb, on l’a donc louée avec toute l’équipe du Suricate pour trouver, nous aussi, l’inspiration. M.M.

MexZombies : #TeamGros en force !

Cette année, ce sont les zombies mexicains qui sont à l’honneur ! Etant un grand fan de la zombimédie, j’attendais impatiemment cette séance tout en me demandant, mais quelle originalité aura ce MexZombies ? Qu’est-ce qui va lui permettre de sortir du lot ? Si le film est assez basique dans sa structure et du traitement du zombie, il puise son originalité dans le fait de prendre des jeunes adolescents comme héros du film. On suit le parcours de Tavo, des quartiers pauvres qui franchit le mur des quartiers riches pour se rapprocher de Sara dont il est secrètement amoureux et faire coucou à son pote Cronos (que son père, sosie mexicain de Michel Blanc s’obstine à appeler par son nom de naissance, Jacob). Pas de bol, le zombies vont venir leur faire coucou et vu que les adultes se bourrent la gueule à la soirée de l’année, ils n’ont plus le choix, ils doivent prendre les armes avec leur copine Rex et son correspondant américain. C’est purement jouissif de les voir dessouder des zombies à tour de bras pendant que les adultes n’arrivent à rien. Mais en ma qualité de petit gros officiel de la rédaction, le plaisir coupable est de voir évoluer ce cher Cronos (voir photo ci-dessus) qui passe de cinégeek qui a peur de tout à tueur de zombies qui trouve en Rex, la copine de rêve. En plus d’être une comédie charmante, MexZombies fait partie de ces films qui donnent vainqueurs la #TeamGros ! L.S.

Wyrmwood Apocalypse : le zombie, énergie du turfu

Qui se souvient du premier Wyrmwood en 2015 au BIFFF ? Mais si, à 00h30 au Ciné 2. Personne ? Merde mais tout le monde était bourré ou quoi ? Parce qu’entre vous et moi, je ne m’en souvenais pas non plus. Et pourtant, j’ai chroniqué le film. Ce qui peut vouloir dire deux choses :

  1. Une faille dans l’espace-temps a provoqué une anomalie temporelle le 17 avril 2015 entre 00h30 et 2h du matin, entraînant une rupture du continuum espace-temps sur le site de Bozar et ayant pour conséquence l’impossibilité pour toute personne qui a vu ce film de s’en souvenir.
  2. Les journalistes du Suricate sont des poivrots tout juste bons à gueuler des insanités pendant le BIFFF et à écrire des pseudo-articles le lendemain sur les rares moments de clarté qui subsistent de leurs divagations alcoolisées.

Si tu crois que la bonne réponse est 1, envoie 1 au 3658. Si tu crois que la bonne réponse est 2, envoie 2 au 3658. 1€ par SMS envoyé ou reçu.

Et Wyrmwood Apocalypse dans tout ça ? Eh bien il repart sur les mêmes bases que le premier volet mais avec un peu plus de budget. C’est pas dur parce que l’apocalypse zombie version Mad Max d’une troupe de théâtre d’école primaire, ça la fout mal. Au rayon des valeurs sûres, les zombies servent toujours de carburant pour les voitures. Ce qui pourrait bien solutionner la crise énergétique dans laquelle nous sommes engagés. Ce qui amène inévitablement un tas de question : les zombies rejettent-ils du gaz polluant ? Si oui, quelle est leur empreinte carbone et peut-on la taxer ? Existe-t-il des zombies Diesel et des zombies essences ?

Bon, on ne va pas vous mentir, ce Wyrmwood 2 doit se voir dans un contexte particulier pour l’apprécier. Ce qui implique un taux d’alcoolémie conséquent. Et c’est sûrement pour ça que je ne me rappelais pas du 1. La vie est un éternelle recommencement. Avec quelques idées magiques (la sulfateuse alimentée au zombie par exemple) mais aussi quelques longueurs dans le script, on retrouve peu ou prou les mêmes qualités et défauts que dans le premier volet. Avec de nouveau une scène de fin totalement barrée avec une baston finale qui envoie du pâté. Big up aussi au mec en quad qui apparaît 4 fois sur son quad, fait des petits tours et puis se casse comme un prince. La star du film, c’est toi poto. Allez, vivement le 3 en 2028 ! O.E.

Loïc Smars, Matthieu Matthys, Olivier Eggermont, Vincent Penninckx

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Directeur de publication - responsable cinéma et littérature du Suricate Magazine.