[BIFFF 2022 : Jour 6] Une après-midi asiatique fort plaisante : des batailles navales et Toone vs Les chevaliers du Zodiaque

Hansan, rising dragon, un classicisme de bon aloi

Énorme succès en Corée du Sud avec plus de 5 millions d’entrées un mois après sa sortie, Hansan, rising dragon est le second opus de la trilogie du réalisateur Kim Han-min, consacrée aux batailles de l’amiral Yi Sun-sin, débutée en 2014 avec le film The Admiral : Roaring Currents, que les amateurs du BIFFF ont pu découvrir lors de l’édition 2015.

Emmené par Park Hae-il dont on a encore récemment pu admiré tout le talent dans le film Decision to leave, prix de la mise en scène au Festival de Cannes 2022 et Byeon Yo-han, connu notamment pour son rôle dans Mister sunshine, le film nous fait revivre la célèbre bataille qui eut lieu dans les eaux bordant l’île de Hansan entre l’amiral Yi Sun-sin et la flotte japonaise.

A3,A4,A5, croiseur coulé

Le film historique est un genre particulièrement populaire en Corée du Sud à un point tel que ce genre se divise encore en différentes sous-catégories : on retrouve ainsi des œuvres où personnages en costume et zombies se côtoient comme dans l’excellent K-drama Kingdom, des comédies romantiques ou encore des films relatant un événement ou une période bien particulière. Hansan, rising dragon se trouve dans cette dernière catégorie et devrait donc plaire aux amateurs de stratégie militaire, à ceux qui souhaitent en savoir plus sur cette période charnière de la dynastie Joseon ou encore à tous les amateurs de batailles navales.

Si le film est extrêmement classique dans sa structure, on suit néanmoins avec intérêt le déroulement de l’histoire, aidé en cela par une mise en scène efficace des scènes de combats, ainsi qu’une alternance réussie entre moments d’introspection et scènes épiques. Bien entendu, le film est également là pour montrer le génie militaire de l’amiral Yi Sun-sin et l’héroïsme des soldats défendant leur terre, ce qui donne lieu à des scènes de grande bravoure, mais l’ensemble est relativement équilibré, s’intéressant aussi bien au point de vue coréen que japonais. Un film que l’on ne peut donc que vous conseiller si vous êtes amateur du genre.

Demigod, the legend begins, quand Toone rencontre les chevaliers du Zodiaque

Après avoir enchanté le public du BIFFF il y a quelques années avec la projection du film The Arti, the adventure begins, le réalisateur taiwanais Chris Huang Wen Chang nous revient avec Demigod, the legend begins qui devrait plaire à tous les amateurs de Budaixi, ces spectacles de marionnettes venus de Chine et de Taïwan et dont la tradition remonte au 17ème siècle.

Au péril de sa vie, Su Hua-Jen, adepte d’arts martiaux, a escaladé l’une des cinq montagnes sacrées de Wu Lin. Au sommet, deux êtres monstrueux sont en plein affrontement, et l’arrivée de Su change la donne. À son insu, l’homme vient de déclencher une série d’événements aux conséquences monumentales. De retour en ville, une requête du seigneur de Globe Castle lui parvient. Hélas, des choses terribles se trament dans l’ombre, et Su sera bientôt happé par une crise qui ébranlera la Terre et les Cieux jusqu’à leurs fondations.

Car en matière de spectacle, le réalisateur sait nous en mettre plein la vue… combats stylisés d’arts martiaux ou de sabres qui n’ont rien à envier aux productions avec de vrais acteurs, effets pyrotechniques, héros dont le destin est intiment lié à celui de la planète entière, créatures fantastiques et pouvoirs magiques, tout y est. Et si l’on peut sourire face à la solennité de certains dialogues, on ne peut être qu’ébahi face à la somme d’émotions transmises uniquement en manipulant les membres et le corps de ces marionnettes aux traits particulièrement marqués et expressifs.

Demigod, the legend begins nous a séduit avec son esthétique particulière, son humeur potache et surtout la virtuosité de ses marionnettistes. Alors que certains – dont Netflix avec l’adaptation désastreuse de séries d’animation en films avec des acteurs en chair et en os – s’évertuent à nous raconter des histoires mythologiques à grand coup d’’effets spéciaux, le cinéma de Chris Huang Wen Chang nous montre qu’avec beaucoup de talent et de patience, on peut réaliser de grandes choses avec des marionnettes.