« Autrices », des femmes et beaucoup plus d’histoires qu’on ne le croit

Titre : Autrices
Autrice : Daphné Ticrizenis
Editions : Hors d’atteinte
Date de parution : 22 septembre 2022
Genre : Textes

Utilisez-vous le terme autrice au quotidien, et sans cligner des yeux ? Avez-vous déjà entendu parler de Marie de France, Christine de Pizan, Marguerite de Navarre ou de Louise Labé ? Avez-vous entendu parler de la Querelle des femmes ?

Ces questions ne servent pas ici de jauge de culture littéraire féministe/féminine, mais simplement à poser les bases d’une réflexion globale sur la place des femmes dans la littérature, encore plus la manière dont l’Histoire et les hommes qui la racontent et la propagent ont fait en sorte de les évincer en décrédibilisant leur style, leurs mœurs et leurs capacités à écrire, être publiées et être lues. Ici, c’est la période allant du Moyen-Age au XVIIe siècle qui est ciblée, et plus précisément la période touchant la France métropolitaine. Plus tard, les tomes 2 et 3 se concentreront respectivement sur la période allant du XVIIIe au XIXe siècle, puis du XXe à nos jours.

Ce livre est nécessaire parce que réhabiliter les autrices, ou tout simplement leur rendre ou donner une place dans la littérature, aidera et participera à ce changement de paradigme actuel ; les voix littéraires masculines ont été et sont encore la norme, la voix puissante et donc de ce fait, ne nous offrent qu’une seule vision du monde.

Pour qui a fait des études littéraires, quelques noms seront connus et auront même été étudiés. Pour les autres, ce premier tome est une révélation et un enchantement, non seulement par la qualité des textes proposés, par le travail historique effectué, mais aussi par une mise en perspective non négligeable pour mieux saisir les enjeux, les tenants et les aboutissants.

Quelques regrets concernant cette mise en perspective. Elle peut parfois sembler trop fournie en détails qui ne favorisent pas forcément une meilleure compréhension de l’émergence de telle ou telle autrice. Cependant, ce travail historique est nécessaire et ne ralentit pas la découverte des autrices, il alourdit simplement la fluidité de la lecture. Bien qu’Autrices se lise plus comme une encyclopédie exhaustive et donc permette à chacun et chacune de piocher ce qui l’attire le plus.

En guise de mots de fin, en tant que Belge, il y a comme une envie de s’intéresser aussi à nos autrices. Et on peut croire que c’est l’un des effets cachés escomptés de ce livre, nourrir la curiosité.