Au bonheur des dames, les dessous des aides à domicile

Au bonheur des dames
de Gaëlle Hardy et Agnès Lejeune
Documentaire
Sorti le 24 octobre 2018

Au travers du vécu de huit femmes travaillant pour une société de titres-services en Wallonie, Au bonheur des dames dévoile les dessous du travail des aides à domicile, souvent encore assimilé au simple titre de « femmes de ménage ». Alors que le secteur représente le deuxième employeur de Belgique, ces témoignages abordent une profession peu mise en valeur et victime de clichés. Ces femmes font état de leurs conditions de travail, à la charge physique et au statut précaire auxquelles elles sont confrontées au quotidien.

Si le titre a été bien trouvé par les deux réalisatrices, on est loin des vitrines chatoyantes du grand magasin de luxe du roman d’Emile Zola. On suit huit employées d’une société de titres-services dans leur travail aux domiciles de leurs clients, où elles racontent leur ressenti tout en poursuivant leurs activités de nettoyage. De manière très naturelle et intime, elles expliquent la manière dont elles sont perçues par les clients, leur employeur, leurs proches et par la société en général.

Un manque de reconnaissance

Gaëlle Hardy et Agnès Lejeune ont voulu montrer qu’une aide à domicile, ce n’est pas qu’une personne qui passe l’aspirateur et nettoie les vitres. C’est bien plus que cela. C’est une aide précieuse pour celles et ceux qui n’ont pas le temps ou les capacités physiques de faire le ménage. C’est aussi une présence rassurante pour les personnes âgées, une compagnie pour celles qui sont seules. « En fait, je suis aide à domicile et assistance sociale », résume l’une d’entre elles, « c’est mon rayon de soleil », confie une dame âgée qui fait appel à la même employée depuis plusieurs années.

Travailler pour les titres-services, c’est aussi être confrontée à l’intimité des foyers, à la bienveillance mais aussi au manque de considération et de respect de la part des clients. Le documentaire met également l’accent sur les problèmes de santé causés par cette profession qui sollicite le corps en permanence, mais aussi sur la précarité du secteur, remis en question à chaque nouvelle législature. Sans l’aide de l’Etat et des particuliers, plus de 160 000 emplois en Belgique passeraient à la trappe. Avec sincérité et humour, Au bonheur des dames met en lumière l’importance de ce domaine d’activité dans notre société, qui a permis à des milliers de personnes de sortir du travail au noir ou de trouver un emploi et qu’il mérite donc d’être valorisé.

A propos Déborah Neusy 27 Articles
Journaliste du Suricate Magazine