Les premiers, les derniers : l’important est de participer

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Les premiers, les derniers

de Bouli Lanners

Drame

Avec Albert Dupontel, Bouli Lanners, Suzanne Clément

Sorti le 24 février 2016

Cochise et Gilou (Albert Dupontel et Bouli Lanners), vieilles canailles, motards assagis et détectives privés sont envoyés à la recherche d’un téléphone portable volé à leur client.

Esther et Willy, une paire de simplets au grand cœur qui vacillent entre chapardeurs et clochards sont en possession dudit portable et tentent vaille que vaille d’éviter les autorités.

Leurs routes se croisent dans un coin paumé, où la racaille locale se mêle de leurs affaires et eux des leurs. Écrit et réalisé par Bouli Lanners, on y retrouve sa patte unique et son sens du personnage. Il n’en faut pas plus pour faire un film.

Superbement filmé, on est transporté par l’imagerie épurée dans un monde qui insiste sur la singularité de l’ordinaire et la beauté maladroite du banal, un monde où les paysages mornes et plats prennent vie, se parent d’une beauté modeste et solide qui reflète le caractère des personnages.

Dotés d’une humanité débordante, qui sonne vrai, les personnages entraînent l’action dans des tours et détours au gré de leurs passions, l’histoire n’étant qu’un prétexte pour nous mettre en rapport avec ces morceaux choisis d’humanité, ces fragments de perfection mal dégrossis.

Si les personnages sont superbement écrits, c’est du côté du rythme et de la structure que les problèmes résident. On s’ennuie de plans trop longs, d’inserts inutiles et de digressions trop touffues. La langueur devrait nous mettre d’humeur méditative mais manque de passages plus rythmés pour nous faire battre le coeur, nous faire vibrer et agir en contrepoint au ton méditatif.

L’ensemble est un film imprévisible, charmant qui rend fier d’être en vie. Malgré toutes ces qualités rares et l’excellence de certains moments, la rythmique trop lente empêche de se sentir concerné, de s’immerger complètement dans l’univers du film et faillit à sa mission première : divertir au point de s’oublier l’espace d’un moment. Débordants de thèmes juteux, de personnages plus vrais que nature et de majesté, le travail de Bouli Lanners souffre souvent du même manque : nous faire ressentir ce qu’il a à dire avec la même puissance que son propos, nous faire vibrer au diapason de ses intentions. En somme, il manque de nous impliquer.

A propos Jan Kazimirowski 36 Articles
Journaliste du Suricate Magazine

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