Harlem, un long combat toujours d’actualité

Scénario : Mikaël
Dessin : Mikaël
Éditeur : Dargaud
Sortie : 21 janvier 2022
Genre : Aventure

Troisième volet du cycle new-yorkais de Mikaël après Giant et Bootblack, Harlem revient sur le parcours de Stéphanie St. Clair, une personnalité forte et originale de la communauté noire des années 30 et à travers cette figure historique, sur le mouvement de la Renaissance de Harlem, symbole de la culture afro-américaine durant l’entre-deux-guerres.

Harlem, 1931. Au coeur de la Grande Dépression, l’inventivité est mère de sûreté pour joindre les deux bouts. Stéphanie St. Clair, dite Queenie, l’avait déjà bien compris en débarquant à New York il y a maintenant presque vingt ans. En quelques années, cette jeune servante antillaise immigrée s’est affranchie du poids de la servitude ancestrale. Mieux encore, elle a créé son propre rêve américain : la loterie clandestine d’Harlem. Mais cette ascension crée des jaloux parmi la mafia blanche et les autorités locales qui comptent bien mettre des bâtons dans les roues de cette Frenchy

Une autre vision de l’Amérique

Si certains auteurs glorifient les grandes figures historiques, les riches et les puissants, Mikaël s’intéresse lui aux personnages de l’ombre, à ceux qui ont bâti l’Amérique à la sueur de leur front tout en laissant peu de traces dans la mémoire collective. La lecture de chaque diptyque, outre la mise en scène qui nous tient en haleine, est donc l’occasion de découvrir une autre facette de New-York en évoquant un thème de société qui résonne encore de nos jours.

Ainsi, si certains ne verront dans ce récit que le combat et les déboires d’une figure de la pègre des années 30, il faut sans doute voir Harlem comme une facette du long combat mené par la communauté afro-américaine pour faire valoir ces droits. Car au-delà de l’aspect illégal, il y a dans l’entreprise de Stéphanie St. Clair la volonté de venir en aide à la communauté, de partager les fruits de son succès.

Partir à la découverte de personnages moins connus de l’histoire américaine en compagnie des dessins de Mikaël est toujours un plaisir et dès lors, on ne serait que conseiller la lecture de Harlem.