Ratter, webcam ou moucharabieh ?

ratter dvd

Ratter

de Branden Kramer

Thriller psychologique

Avec Ashley Benson, Matt McGorry, Kaili Vernoff

Sorti en DVD/Blu-Ray le 16 mars 2016

Emma, une jeune universitaire du Wisconsin, emménage à New York afin de poursuivre ses études. Grâce au soutien financier de ses parents, elle s’octroie le droit de vivre seule dans un appartement assez spacieux. Mais la jeune fille n’est pas aussi seule qu’elle le croit. Un mystérieux inconnu a pris le contrôle de son réseau informatique et l’observe par les différentes caméras intégrées à ses appareils. La voilà surveillée dans ses moindres faits et gestes.

Sorti en direct-to-video, Ratter laissait présager un thriller mal calibré, à la finalité mielleuse. La quasi-seule présence étant celle de l’actrice Ashley Benson (Pretty Little Liars) – qui n’a jamais excellé dans le format long -, le doute était d’autant plus de mise. Mal nous en a pris, car Ratter est un thriller psychologique incontestablement abouti.

Le film commence lentement, peut-être même trop sachant que celui-ci ne dure que 77 minutes. À l’instar de son voyeuriste de hacker, on suit Emma dans sa vie quotidienne, de ses discussions anodines avec ses amies à ses tiraillements amoureux. Rien de bien copieux à se mettre sous la dent si ce n’est qu’on se met tout doucement dans la peau du voyeur. Et c’est justement là que le film fait mouche. Sans s’en apercevoir, on ne compatit plus avec la protagoniste, on l’observe et on la surveille.

C’est alors que l’histoire s’accélère. Le prédateur, jusqu’ici inapparent, se rapproche physiquement de sa proie, se muant en harceleur dont on ne connait pas le dessein ultime.

En évitant de tomber dans le cliché sonore des éternels jump scares, Ratter laisse place au silence et donc à l’angoisse. Par de sursaut, mais plutôt une tension qui ne redescendra jamais grâce à un cliffhanger bien amené. Mieux orchestré qu’un Unfriended, ce film se sert astucieusement de la technique du found footage en faisant de cette dernière l’élément clé de l’intrigue et non son exhausteur de goût.

Nul doute qu’après avoir vu Ratter, vous ne regarderez plus vos écrans de la même manière.

A propos Matthieu Matthys 919 Articles
Directeur de publication - responsable cinéma et littérature du Suricate Magazine.

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