De Slawomir Mrozek, mise en scène de Alan Bourgeois avec Rachid Benbouchta, Isabelle Renzetti, Fabrice Rodriguez
Du 15 au 24 octobre à 20h00 au Théâtre de la Vie
Un jour d’été sans charme, ni fraîcheur, qui se réclame du théâtre de l’absurde mais dont le propos trop articulé sombre rapidement dans le didactisme. Car ici les hommes et les idées s’affrontent et leurs raisonnements s’étirent sur de longues répliques : il y a celui à qui tout réussit, et celui à qui rien ne réussit, réunis sans surprise par les mêmes désirs (d’abord celui d’en finir, puis celui de séduire une belle dame, objet de désir et de compétition entre ces messieurs).
Si les comédiens s’acquittent honorablement de leur tâche par la précision et l’efficacité de leur jeu, on ne peut que déplorer une direction d’acteurs trop appuyée et une mise en scène peu créative. Alan Bourgeois a pourtant la bonne idée de cacher la femme aux yeux du public et par là d’en augmenter son pouvoir de séduction. Invisible pendant tout le spectacle chacun peut lui donner les contours de son désir.
L’enthousiasme des comédiens ne parvient cependant pas à transcender la sécheresse du propos. Lorsque l’auteur met fin à ses échanges de ping pong, il convoque une mise en abyme poussive qui ne convainc guère, et la joute verbale s’essouffle vite (la pièce est assez courte, elle dure une heure).
Les éléments rassemblés sur le plateau ne parviennent pas non plus à donner de l’épaisseur au récit, quelques écrans, une banquette en fourrure et des accessoires clinquants. On regrette qu’Alan Bourgeois n’ait pas donné plus de matière au texte qu’il veut servir.
Un texte peu monté et méconnu du grand public donc on comprend rapidement pourquoi au fil de la représentation. (Alan Bourgeois a le mérite de lui donner quelques semaines de visibilité).
On note cependant que les accents grotesques de la pièce ont réussis à faire rire une moitié du public (tandis que l’autre moitié reste de marbre).
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