Delta Sleep : Big Scary Monster

Ce 22 février 2015, le film Whiplash était ovationné lors de la cérémonie des Oscars à Los Angeles.

En plus d’une réalisation soignée et d’un jeu d’acteurs intense, le film présentait avec brio le monde du jazz moderne et le travail rythmique acharné qui lui est lié.

Le tout se révèle être une promotion parfaite pour un style peu accessible au public de masse.

La scène math rock fait d’ailleurs partie de ces catégories musicales difficilement accessibles au public et très peu mises en avant dans les médias. Pour cause, le style s’inspire en majeure partie du jazz moderne.

Nous sommes donc passés de l’autre côté de la Manche où le groupe Delta Sleep s’approprie le style et invite le public à naviguer dans son nouvel univers : Twin Galaxies, sorti le 15 juin 2015 sous le label londonien Big Scary Monster.

Mais avant d’embarquer à bord, il est important de présenter l’équipage. Delta Sleep, c’est quatre potes qui ont décidé de prendre d’assaut la scène math-rock en 2010.

Tout en gardant des influences post rock-hardcore en soute, les 4 flibustier sont parvenus à faire leurs armes et tourner, l’année dernière, aux 4 coins du continent. Ils étaient d’ailleurs passés par Bruxelles en novembre 2014, en compagnie notamment du groupe liégeois Mambo.

Toujours avides de nouvelles scènes à conquérir, le groupe se démarque par sa spontanéité, son énergie et son second degré. Second degré qu’ils démontrent sur leur clip video 16:40 AM diffusé sur Youtube par la chaîne Noisey.

Passons maintenant au nouveau trésor composé et dévoilé par Delta Sleep : Twin Galaxies. Le premier titre, Assemble, signale le départ vers un univers expérimental sous la forme d’une courte intro.

Ils ne faut donc que quelques secondes pour que la tempête math rock prenne les commandes. Uncle Ivan secoue par sa vague d’énergie. La batterie s’affole mais reste parfaitement maîtrisée.

Le titre 21 Letters, semble plus structuré. Les guitares sont à la fois mélodiques et agressives tout en étant parfaitement synchronisées aux changements de rythmes et aux percussions. On y retrouve l’essence de la beauté même du math rock.

Aspetta fait office d’interlude fantastique au morceau phare de l’album : Lake Spinkle Spankle qui est une véritable démonstration des talents techniques de la formation. On navigue avec cohésion et on se laisse même surprendre par un sympathique effet stéréo.

Surprenant aussi d’entendre les basses profondes de Spy Turtles avant d’être, cette fois, secoués par Spy Dolphins. Tempête entrainante de rythmes variées, le 7ème morceaux rallie les guitares pour n’en faire qu’une.

Les deux titres suivants se laissent apprécier à leur juste valeur. La batterie reprend son rythme fou et le mariage entre le jazz et le power rock se montre efficace. Le groupe termine la route avec Strongthany, dernier condensé d’énergie proposé par des riffs de guitares d’une brutalité jouissive.

L’album prend fin sur une chorale mais une Outro n’aurait pas été de refus.

Delta Sleep est parvenu à nous proposer un album bien ficelé regorgeant de perles comme Lake Spinkle Spankle ou encore Spy Dolphins.

Le tout s’apprécie sur une bonne stéréo et en concert (pas de dates en Europe annoncées actuellement).

A propos Gaëtan Jonette 13 Articles
Journaliste du Suricate Magazine

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