« Ville émeraude », à la découverte de soi

Titre : Ville émeraude
Autrice : Jennifer Egan
Editions : 10/18
Date de parution : 18 mars 2021
Genre : Nouvelles

Autrice couronnée du prix Pulitzer, Jennifer Egan nous propose avec Ville émeraude une série de nouvelles qui nous parle avec justesse – et dans un style plein de sobriété et d’élégance – de solitude, de regrets et de désir.

A travers onze nouvelles, on suit le destin de différents personnages – des mannequins, des femmes au foyer, des banquiers, des écolières – qui ont en commun de vivre une expérience qui va les marquer mais aussi leur faire prendre conscience de la fragilité de leur situation, de son caractère éphémère et de la possibilité de tout recommencer. Et pour décrire cela, nul besoin de longs discours, l’autrice parvenant en quelques phrases à planter le décor et rendre ses personnages intéressants, de telle sorte que l’on éprouvera une empathie immédiate pour eux.

En lisant Ville émeraude, on ne peut être qu’ébloui par la qualité d’écriture des nouvelles qui composent le recueil, mais également par leur justesse. Telle une orfèvre, Jennifer Egan découpe le récit de la vie de ses personnages pour ne proposer aux lecteurs que le moment précis où leurs vies basculent, où ce qui fût n’est plus et où le désir d’aller de l’avant l’emporte sur tous les autres sentiments.

Parmi les nouvelles qui composent ce recueil, outre Ville émeraude qui décrit avec brio la vacuité de l’existence dans le monde de la mode mais également toutes les perspectives d’une jeunesse qui se détourne de ce monde de pacotilles, on retiendra Puerto Vallarta, qui voit une jeune adolescente affronter son père lorsque celle-ci réalise que celui-ci vit dans le mensonge depuis des années.

Qualité de l’écriture, justesse du propos, telles sont les forces de ce recueil qui procurera sans doute aux lecteurs un sentiment de dépaysement dans un premier temps, même si au final, il pourrait y trouver des similitudes avec sa propre vie. Une œuvre à conseiller vivement !