Une « potiche » au Théâtre des Galeries

De Barillet et Grédy, mise en scène de Nathalie Uffner avec Marie-Paule Kumps, Bernard Sens, Bruno Georis, Cécile Florin, Marie Braam et William Clobus

A partir du 20 avril au 15 mai à 20h15 au Théâtre royal des Galeries

Nous sommes dans les années 1970. Suzanne Pujol, femme rêveuse et bourgeoise est mariée à un riche industriel, aussi odieux avec sa famille qu’avec ses ouvriers. Elle n’a pour occupation que son jogging, ses poèmes, ses bonnes œuvres et les tâches ménagères. Au sein de sa famille, elle est considérée comme une véritable « Potiche » : son fils joue les contestataires et sa fille ne songe qu’à ses dividendes engendrés par le business familial. Une grève surprise va alors bouleverser les habitudes…Robert, désavoué par le personnel doit céder sa place de dirigeant à Suzanne.

Créée de toute pièces en 1980 par l’excellent duo de divertissement Barillet et Grédy, la belge Nathalie Uffner remet en scène Potiche, un incontournable de la comédie de boulevard. Le décor de la scène du Théâtre Royal des Galeries arbore des couleurs vives et kitchs, les costumes respirent les années 1970 pour représenter au mieux cette période aux goûts douteux. On balaie la salle d’un regard rapide. Moyenne d’âge : 55 ans. On glousse. Impossible de ne pas se souvenir de l’adaptation cinématographique franchement exécrable de François Ozon avec la performance plutôt mauvaise de Catherine Deneuve dans la peau de Suzanne… Et cette pièce s’adresse-t-elle donc uniquement à un public quinquagénaire ? Pour notre plus grand bonheur (et soulagement), non. On rit, on s’esclaffe devant les situations inconfortables et injustes que Suzanne subit, on se moque gentiment de sa bêtise tout en étant extrêmement attaché à ce personnage haut en couleurs. Il faut dire que Marie-Paule Kumps dans le rôle de « potiche » courageuse est simplement formidable. Tellement formidable qu’elle éclipse parfois ses autres collègues, pourtant très doués. Malgré une deuxième partie un petit peu plus faible et quelques moments à la limite de la caricature (la secrétaire qui se frotte allègrement au patron comme pour donner un exemple) la pièce reste comique et divertissante de A à Z. Bien plus dynamique et drôle que le long-métrage, on se demande encore comment ce petit bijou théâtral a pu se faire autant dénaturer.

A propos Uyen Vu 53 Articles
Journaliste du Suricate Magazine

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