Des monstres littéraires de J. Orsoni

Des monstres littéraires

auteur : Jérôme Orsoni 
édition : Actes Sud 
sortie : mars 2015 
genre : récits 

Après une dizaine d’années, Jérôme Orsoni reçoit une enveloppe contenant dix-huit histoires écrites par un de ses anciens amis, un mystérieux François, fasciné par les contes de Kafka, qui s’est exilé à Montevideo (capitale de l’Uruguay) où il est connu sous le nom de Dr Odake. Dans ces courts essais, ce sont tous les fondements de la littérature fantastique qu’il remet en question dans le but de comprendre les mécanismes qui mène à la création de la fiction.

Des monstres littéraires ce sont aussi des essais qui parlent d’ovnis de la littérature comme cette histoire à l’envers de l’envers, analogie Des Métamorphoses de Kafka rédigé par Karl Brand. Il nous permet de faire connaissance avec Enrique Vila-Matas, David Hume (mais pas celui que l’on connaît) Ludwig Wittgenstein, Jorge Luis Borges ou encore Antje Bertorello pour ne citer que ceux-là. Tous ces auteurs ont en commun une vision totalement différente de l’écriture et de ses fondements les laissant à loisir vagabonder, se perdre, revenir, se transformer… ils laissent les mots être maître de leur propre existence, en quelque sorte.

Ce recueil de récits nous fait nous poser des tas de questions : doit-on aimer la littérature ? Qui a dit qu’il fallait l’aimer ? Est-elle produite à cette fin ? Peut-on écrire sur rien ? Rien, est-il un sujet en soi ? Est-ce que construire une histoire à l’envers lui permet de ne pas avoir de fin ? Etc. C’est là que réside l’originalité de ce livre, dans ce va-et-vient d’histoires qui n’ont pas de début ou pas de fin, qui forment une boucle intemporelle, là où le temps n’a pas de prise ni aucune réelle réalité. Ou bien y en a-t-il une intrinsèque, cachée mais universelle ?

Une écriture moderne, finalement assez simple mais qui ne laisse cependant pas indifférent du fait des thèmes abordés et de la manière dont ils le sont. On ne ressort pas indemne de cette lecture qui si elle pose une multitude de questions, n’y répond pas forcément non plus. C’est un mode opératoire qui offre la possibilité de se faire son idée à soi, qui nous pousse à réfléchir plus avant sans jamais donner une réponse concrète mais une infinité de chemins que l’on peut emprunter et où l’on peut se perdre avec délectation.

A propos Daphné Troniseck 254 Articles
Journaliste du Suricate Magazine

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