Roxelane la Joyeuse ou l’univers impitoyable du harem

Extrait de la BD « Roxelane la Joyeuse » (Delcourt, 2020)

Couverture de la BD « Roxelane la Joyeuse » (Delcourt, 2020)

Scénario : Virginie Greiner
Dessin : Olivier Roman
Éditeur : Delcourt
Sortie :  26 février 2020
Genre : Aventure, Historique

Roxelane la Joyeuse est le premier tome d’une bande dessinée historique consacrée à la vie de la sultane Hürrem, épouse du sultan Soliman le Magnifique au début du XVIe siècle. Un récit bien rythmé porté par une héroïne forte et des images somptueuses, très colorées.

En 1520, le sultan turc Soliman prend la tête d’un empire prospère craint par les puissances chrétiennes d’Europe : l’Empire ottoman. À Istanbul, dans le magnifique palais de Topkapi, il entretien un harem dans lequel de nombreuses femmes captives n’ont d’autre porte de sortie que de lui plaire. Roxelane, une jeune esclave Ukrainienne, est l’une d’entre elles. D’un naturel enjoué, elle aime rire et a du mal à se plier à l’étiquette stricte du harem. Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, elle est toutefois déterminée à tout faire pour attirer l’attention du sultan et évincer la favorite en titre.

Le harem, un univers sensuel mais cruel

Comme dans les autres BD biographiques de la collection « Les Reines de sang », les corps des femmes sont représentés de manière assez stéréotypée. Mais ici, il faut avouer que l’univers du harem se prête particulièrement bien à l’érotisation des corps. Roxelane la Joyeuse se permet d’ailleurs un clin d’œil à l’homosexualité supposée de Soliman le Magnifique, même si le personnage central reste Roxelane et sa soif de pouvoir. Ambitieuse et rebelle, elle sait néanmoins faire preuve d’humilité, ce qui en fait une héroïne complexe et intéressante.

Des décors somptueux

Le Palais de Topkapi est représenté comme un vrai palais des Mille et une nuits. Les détails architecturaux raffinés et les couleurs chatoyantes des costumes contrastent avec la triste réalité de la captivité des femmes du harem.

En utilisant des cases de taille variable et en les faisant parfois se chevaucher partiellement de manière très esthétique, Olivier Roman crée des effets 3D qui, combiné à des dialogues efficaces, rendent l’action bien rythmée.

À la fin tome 1, Roxelane se rapproche du statut de favorite officielle, mais ses ennemis ne manquent pas dans l’entourage du Sultan. Il faudra attendre le tome 2 pour savoir si Roxelane atteindra son but : donner un fils au Sultan et devenir… sultane !

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