Un Porteur d’eau qui donne soif : Denis Laujol au Public

De et avec Denis Laujol (photo de © maneaurore)

Du 11 mai au 25 juin 2016 à 20h30 au Théâtre Le Public

Florent Mathieu, un cycliste oublié des années 30 et 50. Un héros du terroir, du Borinage, une vedette dans son Quaregnon natal. Il a participé 3 fois au Tour de France, mais toujours comme équipier, comme porteur d’eau, dévoué aux leaders de son équipe. C’est en découvrant ce héros très discret, que Denis Laujol va puiser l’inspiration pour ce conte d’1h15. Emmené dans le Borinage par Lorent Wanson, le directeur de la troupe du Théâtre Epique, dans le cadre du projet Une aube boraine pour Mons2015, Laujol, acteur français du sud-ouest découvre une région inconnue qui aime les gens du pays qui réussissent de belles choses, même modestes. Lui, qui a tenté de devenir coureur professionnel, s’identifie à ce parcours.

C’est justement toute la trame de la représentation : une déclaration d’amour au cyclisme, un respect pour ce Florent Mathieu et un retour sur sa jeunesse passée sur la selle de son vélo, au lieu de découvrir la vie. Porteur d’eau, c’est un enchaînement de vidéos, de sons, de commentaires de Luc Varenne, de lectures du livre d’Antoine Blondin (chroniqueur sportif de l’époque et aussi auteur du livre qui donnera naissance au film Un Singe en hiver), d’anecdotes croustillantes, de coups de pédale, d’interactions surprenantes avec le public, d’accents divers (du sud-ouest ou l’accent borain par exemple), etc.

Au final, si l’accroche (un spectacle sur cyclisme) pouvait faire peur à beaucoup (d’ailleurs beaucoup de gens dans la salle avait l’air d’être des passionnés de la Petite Reine), il faut parfois braver les doutes et laisser les découvertes nous surprendre. Car, hormis quelques ralentissements (pourquoi lire des pages du livre Blondin pendant presque un quart d’heure ?), Denis Laujol prouve à tous ses talents de conteur et nous embarque dans cette ode à ces gens qui ont marqué leurs régions tout en restant finalement très discret. Laujol livre aussi sa propre expérience de ce sport et nous embarque sur son terrain de jeu pendant 75 minutes, finalement trop courtes.

A propos Loïc Smars 484 Articles
Fondateur et rédacteur en chef du Suricate Magazine

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