« Pas de pissenlits pour le cadavre », nouveau pari réussi !

Titre : Pas de pissenlits pour le cadavre
Autrice : Andrea H. Japp
Editions : Pygmalion
Date de parution : 7 avril 2021
Genre : Policier

Née en 1957 à Paris, Andrea H. Japp est le pseudonyme de Lionelle Nugon-Baudon, écrivaine prolifique et femme aux multiples facettes avec une vie minutieusement compartimentée. Docteure en biochimie et diplômée en bactériologie, elle a également suivi une formation en toxicologie au MIT. Sous sa véritable identité, elle a écrit des ouvrages scientifiques notamment sur les dangers de la « toxic-bouffe ». Sous le nom d’Hélène Narbonne, elle a traduit en français de nombreux livres de la série « Kay Scarpetta » de Patricia Cornwell.

Son premier livre intitulé « La Bostonienne » est paru en 1991. Depuis, Andrea H. Japp a publié une œuvre hétérogène considérable comportant diverses séries littéraires contemporaines, des recueils de nouvelles, des bandes dessinées, … Ses livres les plus connus sont incontestablement ses romans policiers historiques avec la quadrilogie de « La Dame sans terre », « Les Mystères de Druon de Brévaux» ou encore « Monestarium ».

Dans « Pas de pissenlits pour le cadavre », nous faisons la connaissance de deux amies très différentes au lien indéfectible. Célibataire, Chloé Thierry est dentiste et supporte de moins en moins ses patients aux diverses plaintes incessantes. Fleuriste, Louise Longin est divorcée et tributaire d’un terre-neuve noir de soixante-huit kilos, surnommé « Le Minou ». Les deux amies gèrent ensemble le magasin de fleurs : Louise s’occupe des aspects requérant de la patience, de la finesse et un don artistique tandis que Chloé prend en charge les questions techniques et financières. Ce lieu sera bientôt le théâtre d’un meurtre puisqu’on retrouvera le corps d’un pharmacien malhonnête au milieu des branches d’amandier. Le duo résistera-t-il aux preuves qui s’amoncellent contre lui ?

Andrea H. Japp n’est décidément pas une autrice comme les autres et est toujours là où on ne l’attend pas. En effet, au cours de son impressionnante carrière, elle a traité tous les genres littéraires avec plus ou moins de succès. Elle excelle dans les romans historiques et contemporains mais brille moins dans ses livres « chick lit ». Ici, l’écrivaine aux nombreuses personnalités fait une incursion audacieuse mais aussi périlleuse dans le « cozy mystery ». Ce genre littéraire a déjà ses illustres titres et héros comme Agatha Raisin de M.C Beaton, Les Détectives du Yorkshire de Julia Chapman ou l’inoubliable Miss Silver de Patricia Wentworth. Dans « Pas de pissenlits pour le cadavre », Andrea H. Japp jongle avec les codes du cozy murder et son élément caractéristique et fondamental, l’humour. Les touches humoristiques sont distillées avec brio et donnent un côté burlesque et désopilant à l’histoire. Notons les interventions du Minou, personnage à part entière qui offre à l’écrivaine la liberté de toutes les fantaisies et autres facéties.

Ce page-turner peut, au premier abord, déconcerter les lecteurs assidus des séries historiques d’Andrea H. Japp. Néanmoins, ils retrouveront, dans ce roman plus léger, les spécificités de la reine française du crime : une intrigue parfaitement maîtrisée avec de multiples rebondissements, une plume fluide et acérée et enfin, une rigueur scientifique implacable. Ce livre permettra sans aucun doute d’étendre le lectorat de l’autrice et offrira, aux nouveaux venus, l’opportunité de découvrir toute l’étendue de son talent.