Obscure Illusions d’Ethernity : la nouvelle fierté de la scène metal belge

 

Ethernity, un nom que ceux qui suivent la scène métallique du sud du pays ne peuvent ne jamais avoir entendu. Le groupe de power metal progressif, fondé il y a déjà 15 ans par les frères Spreutels, n’avait jusqu’à présent sorti que quelques démos et autres EP. Par contre, le groupe avait eu l’occasion de s’illustrer à de nombreuses reprises en live, partageant l’affiche avec des pointures du metal comme Epica, Europe, Hammerfall ou encore Gamma Ray.

Il était donc grand temps de passer à la vitesse supérieure, ce qui est maintenant chose faites avec la sortie de leur premier album Obscure Illusions. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que nous avons affaire ici à un album impressionnant, pour toute une série de raisons :

Impressionnant d’abord, par la qualité de la production. Enregistré en Italie, elle est tout simplement excellente. Dans notre beau pays, rares sont les sorties qui ont bénéficié d’un tel son. Et c’est d’ailleurs bien dommage, vu la qualité des groupes évoluant en Belgique.

Impressionnant ensuite de pouvoir accueillir sur un premier album, des chanteurs invités comme Tom E. Englund (Evergrey), Kelly Sundown Carpenter (Firewind, Outworld, Beyond Twilight) et Mark Basile (DGM). Ces présences sont la preuve que le groupe n’a pas impressionné que le public local lors de ces différents shows.

Enfin, et c’est le point le plus important, impressionnant par la maitrise des compositions et par le talent des musiciens. On est loin, très loin des groupes à peine formé depuis six mois qui enregistrent un premier album bancal. Ethernity a peut-être attendu 15 ans pour nous proposer un album complet, mais on sent bien toute l’expérience accumulée lors de ces 15 années. J’avais eu l’occasion de voir le groupe il y a de très nombreuses années en concert à Liège, et si le concert était déjà à l’époque très sympathique, la différence de niveau entre ce show et cet album est assez phénoménal.

Pour en revenir à l’album en lui-même, Obscure Illusions est donc un solide album de power prog metal mélodique, symphonique, peu importe les qualificatifs finalement, inspiré de groupes comme Symphony X, Evergrey ou Masterplan. Dès les premières secondes, le groupe réussit le subtil mélange, pourtant pas évident à réaliser, entre technique et émotion.

Batterie, basse, clavier, guitares, tous les instruments sonnent magnifiquement bien. Les parties guitares impressionnent, entre passages rythmiques acérés et solis tempétueux. Le clavier riche et varié, apporte sa touche intéressante à chaque morceau. Et puis il y a bien sur la voix de Julie Colin, qui colle tout simplement parfaitement au style. Expressive, puissante à certains moments, elle n’en fait jamais trop et c’est tant mieux, car combien d’albums sont insupportables dû à la présence d’une chanteuse égocentrique jusque dans son timbre de voix ? Ici ce n’est vraiment pas le cas, je vous rassure.

Nous aurions pu nous prêter à l’habituel jeu de la description morceau par morceau de l’album, mais celui-ci s’avère tellement riche que cette chronique en deviendrait bien trop longue. En parlant de longueur, revenons juste quelques instants sur le morceau éponyme qui clôture l’album. Avec une durée de 14.28 minutes, à priori, c’est le type de morceau qui s’avère être soit long et hum…, soit (et c’est moins souvent le cas)  une perle qui justifie bien sa durée. Obscure Illusions rentre haut la main dans cette deuxième catégorie. C’est d’ailleurs sur ce titre que l’on retrouve nos 3 prestigieux chanteurs invités, qui ne sont vraiment pas étrangers à la réussite de ce véritable chef-d’œuvre.

Obscure Illusions est donc une réussite magistrale. Mélangeant émotion et virtuosité, metal symphonique et progressif, ce mix d’ingrédients savoureux nous donne un résultat final succulent. Ethernity est la preuve qu’en Belgique aussi, nous possédons des groupes de qualité et nous espérons sincèrement que la renommée du groupe dépassera de loin nos frontières.

A propos Julien Sterckx 125 Articles
Mais tu dis Que le bonheur est irréductible Et je dis Et il dit Que ton espoir n´est pas si désespéré A condition d´analyser Que l´absolu ne doit pas être Annihiler Par l´illusoire précarité De nos amours Destitué(e)s Et vice et versa

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