Nuits Botanique : Hindi Zahra

Les Nuits accueillaient ce jeudi soir Hindi Zahra qui est venue défendre dans notre grisaille nationale, son lumineux nouvel album Homeland. Cet album est un retour aux sources pour l’artiste. D’origine berbère, elle a voulu donner à ce nouvel opus une couleur clairement orientale. C’est au Maroc que ce nouveau projet est né, les premières notes et le travail d’écriture, mais elle poussera le voyage jusqu’en Andalousie et l’achèvera à Paris.

Accueil très chaleureux pour l’artiste. Sous des applaudissements nourris, elle apparaît, beauté orientale,  sourire timide, regard intense, une sérénité qui se dégage de ce corps de danseuse, et de longs cheveux noirs partie intégrante de son jeu de scène.

Et dès les premières notes, nous quittons la grisaille et la pluie. Nous décollons avec To the forces ballade aux accents berbères, combinaison de sons d’influences rock, mêlés de percussions africaines et surtout cette voix soul puissante. Entour de moi le public est déjà captivé, mais timide.

La voix est si magique qu’on a l’impression d’avoir une chanteuse différente selon qu’elle chante en français, en berbère ou en anglais. Mais dans toutes les langues Zahra (car il s’agit en fait de son prénom) sait comment envoûter son public. Elle chante toujours avec l’émotion juste. Ni trop, ni trop peu.  Les yeux fermés, elle bouge son corps avec  exubérance et nous hypnotise avec l’ondulation de sa chevelure d’ébène, ses roulés de poignet andalous et ce déhanché si typique des danses orientales.

Et puis il y a les musiciens. Ils s’amusent, ils prennent du plaisir, et cela s’en ressent. Deux guitaristes, un bassiste, un batteur, un percussionniste et un multi-instrumentiste tour à tour à la flûte au clavier et à la trompette. Cette diversité d’instruments permet d’offrir des dimensions supplémentaires à la musique d’Hindi Zahra. Outre  la soul, le jazz et le blues, nous entendons clairement les influences de la musique traditionnelle espagnole (trompette et guitare), les éléments de percussions africaines ainsi que les guitares orientales.

Se succèdent Oursoul et Silence, puis Un jour où la chanteuse interagit enfin avec son public et l’invite à frapper dans les mains. Le public est timide ou intimidé. Il faudra attendre Can we dance  pour qu’il se lâche enfin. Avec le solo de trompette de Dream, qui est sans doute l’un des moments forts de la soirée, les dernières barrières tombent.

La chanteuse ne lâche plus le public. Ahiawa débute sur un ton mélancolique,  accompagnée d’une seule guitare. Mais quand la deuxième guitare s’ajoute, la chanson devient plus optimiste et  Zahra reçoit les applaudissements unanimes de la salle.

Hindi Zahra en  est seulement à son second album mais elle possède déjà une étonnante diversité musicale. Sa performance sur scène était à la fois émotionnelle et maîtrisée.  Une chose m’a frappé, c’est l’humilité que cette chanteuse dégage sur scène entre chaque interlude. Et même s’il a fallu quelques chansons pour décoincer son public, elle a gardé le cap, décidée à nous embarquer dans le voyage sensible et sensuel de la magicienne Hindi Zahra.

Une très grande artiste, déjà.

Setlist: 

1.      To The Forces

2.      Oursoul

3.      Silence

4.      Un Jour

5.      The Blues

6.      The Moon Is Full

7.      Can We Dance

8.      Dream

9.      Any Story

10.  Ahiawa

11.  La Luna

12.  Beautiful Tango

13.  Imik Si Mik

14.  Cabo Verde

15.  Stand Up

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