Les Vieilles Charrues 2015 : quatre jours au Pays des Merveilles

Depuis un an, nous attendions cette nouvelle édition du Festival des Vieilles Charrues à Carhaix. Depuis 3 semaines,  leur page Facebook nous faisait découvrir l’environnement autour d’Alice au Pays des Merveilles et le montage du site. 193 000 personnes sont encore prévues, ce qui en fait l’un des plus gros festivals d’Europe.

Et c’est toujours bon enfant pour arriver à se garer dans les nombreux parkings, reflechés cette année pour une meilleure accessibilité.

Autre nouveauté cette année, un moyen de paiement entièrement dématérialisé Moneiz (by Weezevent) : pour les festivaliers, plus besoin d’avoir de la monnaie sur soi, tout est chargé dans la puce inséré dans les bracelets d’accès. Pour les bénévoles (plus de 6000 pour faire fonctionner le festival), une rapidité.

On commence sous un soleil plombant avec le rap et hip-hop Soprano où d’entrée de jeu, une bonne ambiance nous accueille. Les paroles sont très engagées comme Cosmopolitain (adressé au FN) et on vise le haut.

soprano

Première tête d’affiche internationale de cette 24ème édition: Muse. On sait pourquoi les gens sont là ce soir. Avec une retransmission sur les écrans en sepia ou noir et blanc, un très bon rock sans interruption, une aura très présente. Et avec du beau temps!

muse

On finit la première journée avec un set électro avec Brodinski Presents Brava, les gouttes arrivent, un peu de fraîcheur.

Le festival ferme, le camping où plus de 5 000 festivaliers se sont installés autour des 12 campings commence.

Il se réveillera quelques heures plus tard par un verre de lait offert par les agriculteurs environnants et des fruits frais même si une bonne averse s’invite (on n’oublie pas que nous sommes en Bretagne). Un village camping donne également de la voix à travers les animations des partenaires (Pringles, Blablacar et Décathlon)

Pour ce deuxième jour, on commence calmement avec Pierre Lapointe, auteur-compositeur-interprète québécois chantant mélancoliquement autour du sexe et de la mort (Nos joies répétitives, Je déteste ma vie) en français et un hommage à Léo Ferré avec C’est extra. Des textes très recherchés qui permettent d’entrer en douceur dans cette journée. A écouter chez soi!

foule

Changement absolu de style et une immense découverte avec Caravan Palace. Des très bons arrangements musicaux autour du jazz manouche et un peu de groove. Une harmonie et une symbiose.  A découvrir impérativement!

Vient ensuite le groupe de rock Archive, tee-shirt noir avec têtes de mort en plein centre, longs moments exclusivement musicaux et une grande maîtrise instrumentale. Des tubes très émouvant et jeunes.

Autre tête d’affiche internationale de cette édition: Tom Jones qui a encore toute son énergie pour faire vibrer la scène sur ses airs mythiques : She’s a Lady et Sex Bomb pour ne citer qu’eux. On ne voit pas passer le temps, on n’en voudrait encore deux fois plus.

La journée réserve vraiment son lot de surprise. Après l’avoir vu l’an passé sur une plus petite scène aux Charrues, Christine and The Queens revient cette année sur la grande scène.

christine

Parlant d’elle à la troisième personne et remerciant la fidélité du public et ne se prenant pas au sérieux, elle chante et danse admirablement bien et effrénée (quasi Jackson). Elle avoue qu’elle n’a qu’un seul album mais fait tout pour que le public venu nombreux le savoure avec elle. Entre la mythique Christine, Paradis perdus, Chaleur humaine et Saint Claude, elle achève sa prestation avec Nuit 17 à 52 où elle fait illuminer le ciel de milles étoiles grâce aux smartphones.

On termine les concerts avec le groupe rock The Do, très électrique autour de son dernier album Shake shook shaken. On retiendra A mess like this ou encore On my shoulders et Despair, hangover, ectasy.

La nuit tombe avec un peu d’électro par The Chemical Brothers autour d’un bonne crêpe jambon fromage et de cidre.

chemical

Troisième jour avec un jeune blondinet George Ezra et son Budapest en ouverture. Puis vient Calogero qui joue séduisant envers son public féminin nombreux. Tous ses tubes sont interprétés de Fidèle à On peut s’aimer ou encore Au passage des cyclones, Trait pour trait, Face à la mer, Un jour au mauvais endroit (où il sollicite le public au profit de la jeunesse et de la république pour que tous en chœur on entonne Plus jamais ça) et Feu d’artifice pour finir.  Il est en union avec ses musiciens et laisse son plus jeune guitariste montrer son potentiel. Que cela passe trop vite.

calo

Décidément, cette édition est celle de tous les univers avec The Strypes, un groupe anglais en costume (style collégien anglais) et qui envoie un très bon jazz-rock.

strypes

The Prodigy met le feu avec la foule qui enchaîne des soubresauts incontrôlables au son de l’électro et des effets des stroboscopes. Un public très jeune pour cet instant de rave. On assiste à un  avant-goût de concert des Labels Charrues, Krismenn & Allem sur la grande scène: du chant traditionnel breton avec du beat box, un duo vocal excellent. Pas étonnant qu’ils soient Labels (groupe accompagné par les Charrues pendant plusieurs mois et dont l’aboutissement est le concert aux Charrues).

Pour clôturer cette journée, Caribbean Dandee avec le très connu Joey Starr. C’est de la rétro de Suprême NTM avec la haine des forces de l’ordre, l’incitation aux substances illicites et autres paroles crues. Même si la pluie est présente, le chanteur entraîne la foule dans une danse collective qui se clôture par des danseurs acrobates urbains.

Déjà le dernier jour, et Brigitte, deux jolies jeunes blondes en robe noir dos nus nous emmènent à travers des sons très mélodieux pour ouvrir la grande scène.

brigitte

S’en suit Joan Baez, une femme aux cheveux blancs (74 ans) une guitare à la main, enchaînant des nombreux textes connus, rendant hommage à Bob Dylan et terminant par Le déserteur de Boris Vian.

baez

Sur cette grande scène Glenmor se produit Lionel Richie que tout le monde connaît. Plusieurs tubes avec toujours une aura impressionnante (même à 66 ans): de Running with the night à Endless love en passant par All night Long, Say you, Say Me, There Times a Lady et Wandering Stranger, ce show s’achève avec We are the world accompagné par les 24 enfants de la Maîtrise de Bretagne.

Avant-dernier concert, Flume, un très jeune dj avec un peu de soul.

Dernier concert et pas des moindres : David Guetta. Avant cela, le directeur et le président des Vieilles Charrues remercient les 250 000 personnes (dont plus de 200 000 entrées payantes), les plus de 6 000 bénévoles, les partenaires et les artistes et donnent rendez-vous pour les 14, 15, 16 et 17 juillet prochain pour les 25 ans de ce festival (profitez-en, ce sera le pont du 14 juillet).

guetta

David Guetta, c’est un DJ installé à mi-hauteur de la scène qui diffuse et mixe des tubes qui passent toujours en discothèque mais qui ici sont mis en scène autour de visuels couvrant toute la grande scène. Un spectacle visuel et sonore qui se clôture par un feu d’artifice tiré depuis le site.

Il est 1h20 du matin, la 24ème édition ferme ses portes. Prudence est de rigueur pour les nombreux festivaliers qui prennent immédiatement la route. Pour d’autre, le sommeil sera un peu plus réparateur avec le camping qui ferme à 11h.

Un excellent festival avec une programmation pour tous. Courez vite prendre vos pass pour les 4 jours du 14 au 17 juillet 2016.

Merci à Raphaël Meert pour ses superbes photos.

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