Les Caprices de Marianne au Théâtre du Parc

D’Alfred de Musset. Mise en scène d’Alain Leempoel. Avec Anne-Marie Cappeliez, Fabian Finkels, Stephan Fraser, Philippe Jeusette, Jacqueline Nicolas, Xavier Percy, Tristan Schotte, Stéphanie Van Vyve, Jean-Michel Vovk. Du 10 mars au 4 avril 2020 au Théâtre Royal du Parc.

En Corse, Cœlio, rêveur et romantique veut conquérir la jeune Marianne, mariée au juge Claudio. Eperdu d’amour et se faisant régulièrement éconduire, il prend pour porte-parole, son ami Octave. Marianne tombe amoureuse de ce dernier et lui avoue ses sentiments. Octave hésite mais choisit la loyauté envers son ami et lui dit que rendez-vous est pris avec la belle épouse du juge. Sur l’île de beauté, la vendetta fait loi et Cœlio va en faire les tragiques frais.

Le romantisme des pièces et autres compositions d’Alfred de Musset n’est plus à présenter, on citera par exemple On ne badine pas avec l’amour. Les Caprices de Marianne, c’est avant tout le portrait romantique d’une femme qui de toutes parts se sent acculée, piégée dans des rôles imposés, l’épouse, la catholique, la femme désirée, sans qu’aucun de ces personnages ne lui conviennent.

La grande réussite de cette pièce est bel et bien le décor. Dès le lever de rideau, il nous saisit, il est épuré, ingénieux et beau. Il se compose de deux grands ponts en bois disposés de manière à offrir divers espaces qui permettront de symboliser très efficacement les différents lieux où se déroule la pièce. Les perspectives visuelles et de mise en scène sont très intéressantes, intelligentes et exploitées parfaitement. Le travail sur la lumière et l’ambiance générale des scènes sont époustouflants. Tout est baigné dans une sorte de brume irréelle faisant de chaque scène un tableau de maître. Les comédiens sont quant à eux épatants. On soulignera le passage chanté, polyphonie a capella absolument somptueuse.

En conclusion, quelques mots qui ripent, quelques maladresses dans les déplacements, quelques manques de justesse dans le jeu parfois, en bref, tout ce qui fait le charme des premières. Et rien qui ne dessert le plaisir de voir cette pièce au texte poétique magnifiquement mis en valeur par Alain Leempoel et sa mise en scène racée. Cette pièce est à voir, pour le texte de Musset, pour les comédiens mais en fait et surtout pour ce décor absolument fabuleux, à la fois sobre dans sa réalisation et riche dans son utilisation.