« Le Serpent majuscule », un bijou d’humour noir

Titre : Le Serpent majuscule
Auteur : Pierre Lemaitre
Editions : Albin Michel
Date de parution : 12 mai 2021
Genre : Roman, Polar

Auteur de romans noirs et romans policiers dont Robe de marié, Alex ou encore Sacrifices, Prix Goncourt pour Au revoir là-haut, Pierre Lemaitre est unanimement reconnu comme un des meilleurs écrivains du genre. Avec Le Serpent majuscule, Albin Michel publie le premier polar de ce grand auteur.

Mathilde, la soixantaine, pourrait vivre une vie paisible de retraitée à la campagne comme beaucoup de ses semblables. A la différence que Mathilde est une tueuse à gages et une des plus efficaces. Jusqu’au soir où quelque chose grippe cette machine parfaitement huilée. S’enclenche alors un jeu de massacre où beaucoup trépasseront.

Armé de sa plume caustique, Pierre Lemaitre s’amuse à dézinguer à tout va, mais toujours avec humour et un petit grain de folie qui désamorce les situations les plus sanglantes. Si la liste des cadavres s’allonge au fil des pages, on ne tombe jamais dans le glauque ou le sordide et on garde toujours le sourire dans cette histoire rocambolesque de vieille dame qui perd un peu la boule.

L’attrait du roman réside autant dans le choix des personnages que l’on pourrait qualifier de anti-héros – une tueuse à gages loin de ressembler à Nikita ou Léon, un policier aussi timide que peu débrouillard – que dans les dialogues caustiques et immoraux ainsi que dans le côté rocambolesque des situations vécues. On se prend dès lors rapidement d’affectation pour cette dame qui ne pense qu’à bien faire et est lassée de la petitesse et de la mesquinerie des gens, et on lui pardonne facilement ses petits écarts de conduite.

Le Serpent majuscule est un roman dans lequel on rit énormément, au rythme soutenu et à l’écriture fluide, un récit jouissif qui se laisse lire d’une traite et donne envie aux lecteurs de découvrir l’ensemble de l’œuvre de l’auteur. Un roman pour transpercer la grisaille, avec un gros calibre…