« La Sacrifiée du Vercors » : un sujet marquant, une lecture qui l’est moins…

Titre : La Sacrifiée du Vercors
Auteur : François Médéline
Editions : 10/18
Date de parution : 4 mars 2021
Genre : Roman noir, policier

Septembre 1944, la France est libérée. Le corps sans vie de Marie Valette, jeune institutrice de 23 ans, a été retrouvé dans une forêt du Vercors. Violée et tondue, il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’un crime politique. Le commissaire chargé de l’enquête se nomme Georges Duroy. De passage pour une autre affaire, il est mis sur le coup au pied levé. Le hasard met sur sa route une journaliste américaine, Judith Ashton, qui va le seconder contre toute attente. Mais au cœur des terres des maquisards, l’élucidation de l’enquête ne sera pas si simple…

L’originalité de l’histoire tient dans le fait qu’elle se déroule sur une journée. Était-ce alors une volonté de l’auteur de faire vite passer cette histoire en 191 pages ? C’est l’impression que cela donne car dès le début du roman, on nous déverse plein d’informations difficiles à assimiler et à trier, ce qui ne facilite pas la lecture. Il faut donc s’accrocher pour prendre le train en marche. Mais une fois bien installé dans l’histoire, la lecture est heureusement plus fluide.

Cependant, La Sacrifiée du Vercors ne recèle pas par la suite de rebondissements ou de folles révélations. L’histoire est sans surprise, passons – même si c’est un peu dommage pour un roman plutôt estampillé « enquête policière » – mais il aurait alors été intéressant d’étoffer davantage les personnages pour avoir plus d’accroche à cette histoire qui, une fois encore donne l’impression d’avoir été trop vite ficelée. On ne s’attache ni à Georges ni à Judith, qui, quoi qui leur arrive, nous laissent assez indifférents.

Malgré ces pierres d’achoppement, il est agréable de lire le travail d’un auteur très bien documenté notamment au sujet des maquisards, héros d’un temps qui doivent retrouver l’anonymat d’après-guerre et pour lesquels les contours de la justice étaient assez malléables et subjectifs. De même, leurs relations compliquées avec la police, qui se devait de tout faire pour éviter toute vengeance personnelle dans cette période troublée, sont bien amenées. Cette ambiance à couteaux-tirés est parfaitement retranscrite.

Notons aussi que le sujet de l’épuration n’est pas arrivé par hasard dans la plume de François Médéline. L’auteur tenait à évoquer ce chapitre de l’Histoire pour des raisons personnelles, sa famille y ayant été mêlée.