« La Mer sans Étoiles », plongée au cœur d’un univers sans fin

Titre : La Mer sans Étoiles
Autrice : Erin Morgenstern
Editions : Sonatine
Date de parution : 15 octobre 2020
Genre : Roman

Née en 1978 dans le Massachusetts, Erin Morgenstern a étudié le théâtre et les arts graphiques au Smith College. Elle écrit principalement des romans de fantasy et peint à ses heures perdues. En 2012, elle a reçu le Prix Locus du meilleur premier roman pour son livre « Le Cirque des rêves » (The Night Circus).

 « La Mer sans Étoiles » retrace les aventures de Zachary Ezra Rawlins, étudiant en thèse. Dans la bibliothèque de son université, il est attiré par un volume relié d’un tissu couleur vin. La tranche ainsi que la couverture de ce livre sont muettes, un titre apparaît seulement à la première page « Doux chagrins ». Dans sa chambre universitaire, il commence la lecture de ce mystérieux ouvrage et découvre avec stupéfaction que des scènes de son enfance y sont décrites. Une véritable quête initiatique commence alors pour le héros.

« Zachary Ezra Rawlins fixe des yeux la version miniature des mêmes symboles qu’il a autrefois contemplés dans une ruelle derrière la boutique de sa mère et se demande comment, exactement, il est censé continuer une histoire dont il ignorait faire partie. »

Dotée d’une imagination extrêmement fertile et sans limite, Erin Morgenstern emmène le lecteur dans son univers poétique et très personnel. Destiné à un public adulte, ce conte est extrêmement dense et ne se dévoile pas entièrement à la première lecture. Il est constitué d’énigmes, de labyrinthes tortueux et de fils invisibles mais fondamentaux pour sa compréhension.

L’autrice parle directement à l’enfant qui sommeille encore en nous et fait appel à nos souvenirs grâce à de nombreuses références littéraires. L’écriture onirique ainsi que diverses mentions (chats, thés, cupcakes, …) font immédiatement penser à « Alice aux pays des merveilles ». Certaines richesses philosophiques nous rappellent « Le Petit Prince » d’Antoine de Saint-Exupéry. Mais, nous voyons aussi et surtout un hommage rendu à un célèbre sorcier et à sa créatrice, J. K. Rowling. Erin Morgenstern a, comme son illustre prédécesseure, créé un monde parallèle avec une précision extrême jusqu’au nom de famille du personnage principal (Rawlins). Chaque détail de cet univers particulier est pensé, ciselé et sculpté.

« La Mer sans Étoiles » offre également une analyse moderne sur les jeux vidéos et les nouvelles technologies de manière générale. De nombreuses comparaisons peuvent être effectuées avec le film « Ready Player One » de Steven Spielberg, grâce notamment aux réflexions et questionnements proposés sur un monde oscillant entre réel et virtuel.

Erin Morgenstern a écrit un conte intelligent, riche et dense qui peut paraître difficile d’accès au premier abord. Une fois apprivoisé, celui-ci nous dévoile un macrocosme original, mystérieux et très imagé. Une seconde lecture de ce roman peut être nécessaire et est même recommandée pour en extraire toutes les références et métaphores littéraires et cinématographiques.