La flèche ardente, une suite très académique

Scénario : Jean Van Hamme
Dessin : Etienne Schréder, Christian Cailleaux
Éditeur : Dargaud
Sortie : 24 mars 2023
Genre : Aventure

Quatre-vingts ans après la publication du Rayon U dans l’hebdomadaire Bravo !, Christian Cailleaux, Jean Van Hamme et Etienne Schréder proposent aux lecteurs La flèche ardente, un récit qui nous replonge dans la lutte entre Norlandie et Austradie pour la possession de l’uradium et ses terribles applications guerrières.

Le cruel Babylos III, empereur d’Austradie, ordonne au général Robioff, chef suprême de son armée, de s’emparer des Iles Noires et de son précieux gisement d’uradium. Ce métal rarissime, associé au fameux rayon u, devrait en effet permettre de créer une arme apocalyptique. C’est le secret de cette arme que le professeur Marduk révèle au Grand Conseil de Norlandie, ennemi juré de l’Austradie. Mais outre la guerre qui se déclenche et les tentatives de l’adversaire pour s’emparer du secret, l’usage de l’uradium, pierre de vie et de mort, est proscrite par Puncha Taloc, le dieu du feu protecteur des Iles Noires.

Anachronique

Après avoir lu les deux tomes de ce diptyque, on ne peut être que surpris par l’anachronisme de certaines scènes et le côté caricatural de celles-ci. Car si les premiers albums de Blake et Mortimer ne semblent pas avoir vieilli, cette histoire de science-fiction paraîtra extrêmement kitsch aux lecteurs actuels, tout comme le sont les films de science-fiction des années 50 et 60. Pour le reste, le scénario de cette suite est fidèle au premier album et cohérent par rapport à l’état d’esprit de certains scientifiques et personnalités publiques de l’époque par rapport à une utilisation hostile de la science et des avancées technologiques fulgurantes de l’époque.

Graphiquement, La flèche ardente ressemble également à du Blake et Mortimer avant l’heure, certaines idées se retrouvant plus tard dans les aventures de nos deux héros.

Lorsque l’on tente de donner une seconde jeunesse à une histoire qui était restée orpheline d’un dénouement en bonne et due forme, on peut évidemment se demander quel est le public cible ? La question est d’une grande acuité en ce qui concerne cet album, tant l’original semble être un pastiche des fictions de cette époque. Sans vouloir préjuger des attentes des lecteurs, on ne peut le conseiller qu’aux lecteurs du premier tome qui seraient curieux de découvrir quelle fin le scénariste a envisagé. Pour les autres, le caractère trop décalé et la nécessité de le lire avec un certain recul pourraient en faire fuir certains.

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