« La Divine Comédie » traduite par Joachim-Joseph Berthier

Titre : La Divine Comédie
Auteur : Dante Alighieri
Editions : Desclée de Brouwer
Date de parution : 25 août 2021
Genre : Poésie, Coffret

Rédigée il y a sept-cent ans, La Divine Comédie est devenue l’une des œuvres les plus lues, commentées, étudiées et réinterprétées au monde. Histoire intemporelle par excellence relatant le périple de Dante Alighieri des Enfers au Paradis à la recherche de Béatrice, son amour perdu, la Comédie dépeint des réalités humaines et sociales auxquelles tout être humain peut s’identifier. Comme l’exprimait Carlo Ossola, professeur au Collège de France, en 2015 au micro de France Inter : « Dante est chacun d’entre nous, donc il est universel ».

C’est pourquoi, régulièrement, une nouvelle traduction paraît, éclairant le texte d’un regard nouveau. Pourtant, cette fois, c’est une ancienne traduction que les éditions Desclée de Brouwer auront choisi de publier, celle du dominicain Joachim-Joseph Berthier !

Publiée pour la première fois en 1924, cette édition entend offrir une traduction littérale de l’œuvre de Dante. Car si le célèbre texte possède une musicalité poétique qui peut être transposée vers le français moyennant certaines adaptations, le choix des mots revêt lui aussi une importance considérable. Comme l’exprime Ruedi Imbach – professeur d’histoire de la philosophie médiévale à la Sorbonne – dans sa préface à cette nouvelle édition, La Divine Comédie est une allégorie. Ainsi, une lecture esthétique n’aurait pas de sens, autrement que d’un point de vue littéraire. Joachim-Joseph Berthier l’exprima lui-même lors de la première parution de sa traduction : « Je voulais une sorte de mot-à-mot, qui serait pour quelques-uns comme un guide dans la lecture et l’intelligence du texte original ».

De ce point de vue, la reproduction à chaque fin de page des notes de Joachim Berthier permettra au lecteur une compréhension claire et précise des enjeux historiques et littéraires présents au XIVe siècle.

Il faut cependant garder à l’esprit que, si cette traduction offre une approche qui se veut fidèle aux intentions intellectuelles de Dante, elle ne restituera pas toujours la musicalité du poème. Ainsi, cet ouvrage doit être vu complémentairement à une autre traduction, comme par exemple celle de Jacqueline Risset, elle aussi fréquemment rééditée. La première permettra d’apprécier la somme historico-littéraire quand la seconde permettra de succomber aux charmes du poème.

Notons cependant, comme le souligne Ruedi Imbach dans sa préface, que les traducteurs postérieurs se sont quasiment tous inspirés du travail de Joachim-Joseph Berthier. La consultation de la présente édition constituera ainsi une sorte de retour aux sources, voire un point de départ vers d’autres traductions. C’est donc dans une logique de complémentarité qu’il faut envisager le présent ouvrage.

Seul regret, que le livre ne soit pas présenté dans une version bilingue, afin de permettre au lecteur d’apprécier l’étendue du travail de Berthier et d’osciller entre l’italien et le français, permettant ainsi d’apprécier tant la musicalité du texte original que la complexité du récit.

Reste un poème indémodable, ancré au plus profond de la culture européenne et méritant d’être sans cesse relu et redécouvert !