Kafka, les années Felice au Théâtre de la Vie

Livret et mise en scène de Alexis van Stratum, paroles de Xavier Mouffe, avec Anthony Sourdeau, Léonor Bailleul, Joseph-Emmanuel Biscardi, Paul Gerimon, Nicole Colchat, France Renard

Du 19 au 23 mai 2015 à 20h30 au Théâtre de la Vie

Avec Kafka, les années Felice, préparez-vous à un grand nocturne littéraire et musical. Ce spectacle original retrace l’histoire d’amour et de désamour d’un des plus grands écrivains du XXème siècle et d’une jeune Allemande. De 1912 à 1917, le temps principalement d’une longue relation épistolaire, ils vont vivre une étrange liaison teintée d’attraction et de répulsion mais aussi d’irrévérences, d’angoisses et de doutes face à l’engagement.

Elle, c’est Felice Bauer, jeune fille juive honorable, Berlinoise, représentante d’une firme de commercialisation de dictaphones. Charmante et enjouée. Lui, c’est Franz Kafka, jeune Pragois de langue allemande et de religion juive, employé dans une compagnie d’assurances, grand amoureux des lettres et écrivain à ses heures. Personnalité complexe à tendance hypocondriaque et névrosée, obsédé par la mort.

De cette romance tourmentée, le metteur en scène Alexis Van Stratum met en lumière et en musique son hypnotique répétition amoureuse. Il nous entraine dans une valse obsédante qui fait résonner des sentiments complexes chez Kafka. En s’emparant de cette période particulière de la vie du grand écrivain durant laquelle il a écrit deux de ses plus grands romans (La Métamorphose et Le Procès), il nous offre aussi une nouvelle constellation de la vie de l’auteur et de son œuvre.

Prétextant un voyage commun en Palestine, Kafka débute une correspondance amoureuse avec Felice. Il l’inonde de lettres enflammées. Très vite, il lui demande d’écrire un journal, de consigner une foule de détails quotidiennement, de vivre pour lui. On comprend que Felice, en tant que personne, fascine moins Kafka que la relation épistolaire qu’ils entretiennent. Celle que Kafka s’invente surtout dans son esprit et qui le nourrit dans sa littérature. Plongé dans une réalité pas très riante, entre un père castrateur et omnipotent, une mauvaise santé et un travail qui l’ennuie, Kafka éprouve des sentiments ambigus face au mariage mêlés de remords, d’angoisses et de mensonges. A côté de ses écrits, son très cher ami Max Brod sera en première ligne pour recevoir ses confidences.

Dans ce spectacle à la fois singulier et pluriel auquel nous convie le Théâtre de la vie se croisent danse, théâtre et musique (les paroles du livret sont de Xavier Mouffe) pour mieux nous entrainer dans l’univers tout particulier de Kafka. Sur scène, six comédiens ont accepté le défi de jouer cette pièce en théâtre musical. Ils échangent avec brio identités et répliques, se lancent dans une rétrospective dramatique du début du XXème siècle. Ils jouent aussi avec la musicalité des mots en chantant en solo, en duo et en chœurs. Dans la peau des amants tourmentés, Anthony Sourdeau et Léonor Bailleul livrent une prestation remarquable empreinte d’humanité et de fragilité.

Kafka, les années Felice est un spectacle unique et vivant de la compagnie Ars Lyrica qui apporte une vibration et un éclairage particuliers sur la vie de Kafka. Même si la littérature a été toute sa vie, on y découvre un peu plus l’homme caché derrière l’écrivain. A ne pas manquer.

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