Indiana Jones et les contrebandiers de l’espace

Il y a bien longtemps dans une galaxie lointaine, très lointaine… un archéologue à la recherche du Sasquatch découvrit le corps d’un contrebandier dont le vaisseau s’était écrasé sur terre 126 ans plus tôt…

Dans la série des récits Star Wars ne figurant pas au canon des écritures il en est un, à peine composé d’une dizaine de pages, qui constitue l’un des plus originaux et l’un des plus étranges qui soient ! En 1999, la société Dark Horse Comics décida de lancer une licence intitulée Star Wars Tales et visant à publier mensuellement divers courts récits liés à l’univers initié en 1977. Dans cette optique, il ne fallut pas longtemps avant qu’un auteur n’ait l’idée d’assembler dans une même histoire les deux créations les plus célèbres de George Lucas interprétées par le même acteur !

Bien qu’Indiana Jones ait déjà fait son apparition dans l’univers Star Wars en 1997 dans le jeu vidéo Star Wars : Yoda Stories, jamais encore il n’avait rencontré son sosie intergalactique. En 2004, Dark Horse commissionna l’auteur W. Haden Blackman qui imagina une histoire mettant en scène les deux personnages. Constituant le dix-neuvième épisode des Star Wars Tales, l’épisode fut publié le 14 mai 2004.

L’idée d’associer ces deux créations dans un même récit vint à l’esprit de Blackman grâce à une anecdote datant de Star Wars VI : Le retour du Jedi (1983). Durant le tournage des séquences situées sur la planète Endor, Peter Mayhew – l’acteur interprétant Chewbacca – devait constamment porter un gilet réfléchissant et être accompagné de gardes du corps : la production craignait que le comédien revêtant son costume ne soit confondu avec le célèbre Bigfoot et abattu par des chasseurs peu précautionneux.

Dans cette optique, l’auteur imagina un récit dans lequel le plus célèbre des archéologues découvrirait le corps de Han Solo au cours de sa recherche du Sasquatch qui ne serait autre que Chewbacca. Accompagné par Demi-Lune – ici uniquement identifiable par le biais des surnoms « Dr. Jones » et « Shorty » –, l’aventurier serait plongé dans la forêt tempérée humide du nord-ouest des États-Unis et découvrirait le Faucon Millenium avec à son bord le squelette d’un pilote transpercé de flèches.

Dessiné par Sean Gordon Murphy, colorisé par Dan Jackson et avec un lettrage de Steve Dutro, l’action de « Into the Great Unknown » serait supposée se dérouler aux alentours de l’année 1939 – bien que l’auteur place quant à lui les évènements cinq ou six ans après Indiana Jones et Temple Maudit, c’est-à-dire aux alentours de 1942-1943.

Le récit est également constitué de références aux univers Star Wars et Indiana Jones : le titre lui-même est une référence au « I’ve followed you on many adventures… but into the great unknown mystery, I go first, Indy ! » prononcé par Wu Han, au début du Temple Maudit. « Into the Great Unknown » se permet même une petite référence au célèbre jeu vidéo LucasArts Indiana Jones et le mystère de l’Atlantide, sorti en 1992.

Ainsi, ce récit aujourd’hui âgé de quatorze ans réalise le pari fou d’établir un lien entre deux des plus grands héros du Septième Art tout en offrant une histoire touchante et inattendue. Sorte de fantasme Pop, cette courte publication relativement peu connue du grand public totalise dix pages qui exploitent à merveille deux des plus grands rôles d’Harrison Ford.