« Entre la vie et la mort », polar inégal

Entre la vie et la mort
de Giordano Gederlini
Thriller, Drame
Avec Antonio de la Torre, Marine Vacth, Olivier Gourmet
Sorti le 13 juillet 2022

Alors que le polar aura offert au cinéma français certains de ses plus grands films, une coproduction internationale prenant pour cadre Bruxelles cherche aujourd’hui à apporter sa pierre à ce genre si particulier.

Léo (Antonio de la Torre) est un espagnol conduisant les trams à Bruxelles. Un soir, aux commandes d’un wagon de la ligne 6, il croisera le regard de son fils Hugo avant que ce dernier ne saute sur les rails pour mettre fin à ses jours… Léo découvrira alors que celui-ci était impliqué dans un braquage ayant mal tourné et cherchera à comprendre les raisons de son suicide.

Entre la vie et la mort est un film qui remplira sa mission de divertissement, sans plus. Tous les codes du genre s’y trouvent pour livrer un polar classique sans réelles fulgurances. Le personnage principal comporte suffisamment de mystère pour susciter l’intérêt du spectateur et l’acteur Antonio de la Torre intègre assez de détachement à son personnage pour donner envie d’aller au bout du film et d’en comprendre le dénouement. Les scènes d’action comportent quant à elles suffisamment de réalisme pour qu’il soit possible de croire à l’ensemble.

Néanmoins, ces qualités sont contrebalancées par plusieurs défauts qui ne permettent pas de ranger le film au niveau des Rivières Pourpres ou de 36, Quai des Orfèvres. Au premier rang desquels se trouvent des dialogues d’une platitude assez consternante, livrés par certains acteurs excessivement peu convaincants. L’enquêtrice principale par exemple, interprétée par Marine Vacth, ne parviendra jamais à rendre son personnage crédible et donc attachant. Ses collègues ne sembleront quant à eux pas croire à leur enquête et traverseront mollement le film sans y intégrer la moindre intensité. Même Olivier Gourmet, habituellement très bon, semblera égaré dans ce film. On appréciera cependant le personnage incarné par Pablo Andres, réellement bien interprété et apportant une plus-value à l’enquête !

Le film de Giordano Gederlini n’est donc pas réellement mauvais, car le spectateur aura envie d’en savoir plus et de connaître le dénouement de l’histoire. Mais il souffre d’une lenteur parfois pesante, alourdie par des scènes d’action souvent très molles, tandis que le mystère entourant le personnage principal sera résolu dans les cinq dernières minutes du film par le biais d’une explication somme toute assez classique et prévisible. Un film assez inégal en somme qui fait beaucoup de promesses dans son premier tiers sans toujours réussir à les tenir par la suite.

Au fond, la réussite du film tient beaucoup au fait que les histoires de vengeance sont intemporelles et permettent toujours au spectateur de s’identifier au héros. Ainsi, sans avoir rien de bien révolutionnaire, Entre la vie et la mort rempli sa mission visant à nous permettre un peu d’évasion pendant 1h30. C’est déjà bien !