« Dans la rue de l’école » : histoire d’un microcosme

Titre : Dans la rue de l’école
Autrice : Anouk F.
Editions : Cherche Midi
Date de parution : 13 février 2020
Genre : Roman

Il y a des tas de gens qui vivent dans la rue de l’école. En haut de la rue, dans les immeubles étroits et sales, on trouve Carine et son fils, Naël, qui viennent d’emménager ; Camel qui doit se débrouiller avec ses deux filles, Nour et Syrine ; et aussi Richard, l’alcoolique du coin. Dans le bas, il y a les grandes et belles villas. C’est là que Julie, la maman parfaite, vit avec son mari et ses deux fils, Simon et Paul. Au centre de la rue, comme un no man’s land, il y a l’école dirigée d’une main de fer par Marie la directrice. En face, il y a l’épicerie du vieux Pitù. Lui, il semble avoir toujours été là. De son seul œil valide, il en a vu des choses se passer dans cette rue… Chacun vit sa vie de son côté. Mais le jour où Nour disparaît, c’est tout ce petit monde qui se met en branle pour la retrouver.

Dans la rue de l’école est un roman en trois parties dans lequel l’école primaire Denis Diderot sert de trait d’union entre tous ces gens qui se côtoient sans se connaître.

Les enfants se fréquentent, partagent leur salle de classe, jouent, travaillent, se battent ensemble. Mais les adultes ont leurs propres problèmes. Ils n’ont pas le temps de s’intéresser aux autres. Parfois, ils préfèrent même ne pas voir, ne pas se mêler, ne pas dire.

Cet ouvrage est un subtil mélange de vie quotidienne et de drames personnels, d’intimité et de communauté. Ils nous rappellent que le pire peut se passer chez les voisins que nous croisons tous les jours sans que nous ne nous doutions de rien. Ils nous rappellent aussi que, d’une façon ou d’une autre, nous sommes tous liés les uns aux autres et que nous avons besoin de ce lien social. Ici, ce sont les enfants qui portent ce lien et qui poussent les grands à communiquer.

Dans cette histoire, on aime les histoires personnelles de chacun parce qu’elles sont construites, détaillées, expliquées et qu’elles influencent l’histoire générale. On aime ces archétypes mis en exergue par leurs caractères exagérés. On aime que les noms de chapitres soient remplacés par des numéros d’habitations et d’étages, qui donnent l’impression de faire des va-et-vient dans la rue sans jamais la quitter. On aime cette rue, que l’on pourrait glisser n’importe où dans notre quotidien, là où Diderot enseigne.

Le message est clair : ce genre d’événement peut avoir lieu n’importe où, n’importe quand. Alors, en cette période de confinement durant laquelle les actes d’entraide se multiplient, souvenons-nous que nos voisins peuvent avoir besoin d’aide, même quand tout semble aller bien.