Chambre froide, l’attaque du champignon tueur

Titre : Chambre froide
Auteur : David Koepp
Editions : Harper Collins
Date de parution : 6 novembre 2019
Genre : Thriller

Scénariste-star des années 90 (Jurassic Park, L’Impasse, Mission : Impossible, entre autres) et réalisateur de quelques séries B notables dont le plutôt bon Hypnose et l’épouvantable Fenêtre secrète, David Koepp livre avec Chambre froide son premier roman et s’aventure pour l’occasion sur le terrain du récit catastrophe tout en lorgnant légèrement du côté de la littérature horrifique.

Dans ce roman d’anticipation, un champignon hautement toxique et galopant menace de s’attaquer à l’humanité toute entière. Une première fois stoppé dans son expansion et contenu à la fin des années 80, le voici qu’il refait surface actuellement dans un centre de stockage au Kansas. Les deux gardiens de sécurité du centre en question, Travis alias « Teacake » et Naomi, devront faire face à ce fléau mais pourront compter pour l’endiguer sur l’aide à distance de Roberto Diaz, qui avait déjà eu affaire à la mycose trente ans auparavant.

Si le « pitch » de Chambre froide n’est pas en lui-même follement original, force est de constater que le scénariste « petit malin » qu’est David Koepp s’est lancé, à travers l’écriture de ce « page turner » a priori basique, quelques solides défis de conteur, à la fois dans la caractérisation de certains des personnages principaux – notamment Teacake, loser magnifique particulièrement savoureux – mais également dans sa description du fameux champignon et de son « dessein ».

Car la véritable originalité du roman, s’il en est une, se situe bel et bien là, dans la volonté de donner à une menace a priori sans conscience, sans moteur psychologique, une pensée et une volonté propres. Les actions du champignon apparaissent dès lors comme celles d’une véritable entité psychopathe et leurs effets, décrits avec moult détails horrifiques, voire gores, en sont d’autant plus percutants.

C’est également par la multiplication des points de vue et des voix qui racontent l’histoire tout en vivant l’action – y compris celle du champignon tueur – que Chambre froide tire toute sa saveur et passionne son lecteur dans un élan de pure efficacité qui caractérise une narration classique et cadrée, « à l’ancienne ».