« Au Carrefour des Etoiles », de la science-fiction abordable et pleine de sagesse

Titre : Au Carrefour des Etoiles
Auteur : Clifford D. Simak
Editions : Nouveaux Millénaires
Date de parution : 7 avril 2021
Genre : Science-Fiction

Enoch Wallace, un célibataire de 30 ans, mène une vie tranquille dans la maison familiale, une petite baraque perdue au milieu de nulle part dans le Wisconsin. Très solitaire, ses seuls contacts se résument aux visites du facteur pour la remise des journaux et magazines. Mais si les lointains voisins étaient plus curieux, ils se rendraient compte qu’Enoch a 30 ans depuis longtemps, très longtemps, à peu près 150 ans ! Un vampire ?? Vous n’y êtes pas. La vérité est bien plus originale.

Sa vie d’ermite et sa situation immobilière isolée ont fait d’Enoch le candidat idéal pour devenir le gardien du Carrefour des Etoiles. Sa maison est tout simplement devenue une sorte de gîte d’étape pour extraterrestres qui voyagent dans la Galaxie. C’est ainsi que le brave homme bénéficie de l’immortalité, du moins, tant qu’il reste entre les murs de la maison, les extraterrestres étant peu friands des contrats à durée déterminée pour cette fonction. Et son job consiste donc à gérer les allées et venues de ses invités de passage.

Cette réalité, l’auteur parvient à nous la faire assimiler très simplement, sans descriptions interminables sur la vie extraterrestre. C’est un fait et on y adhère vite. Tout comme Enoch, qui a pris l’habitude de faire un brin de causette ou de partager une tasse de café avec l’un ou l’autre extraterrestre en transit entre deux planètes.

Passez outre la couverture old school de cette (pourtant) nouvelle édition (le roman a été écrit en 1963) qui pourrait prêter à confusion : on est loin des clichés grossiers de la SF et des petits bonshommes verts et visqueux qui sortent de leur soucoupe volante enfumée. Le plaisir de lecture est garanti, y compris pour les plus réticents à ce genre. En effet, Clifford D. Simak nous offre un récit très beau, empli de sagesse et de réflexions sur la condition humaine, la solitude et la connaissance tout en faisant humblement le constat que l’Homme n’est que de passage sur Terre.

On sourit parfois face aux trucs, aux bidules et aux machins colorés, lumineux et informes offerts à Enoch pour son hospitalité, mais dont il ignore totalement l’utilité. Car les extraterrestres dans ce roman ne sont pas les affreux de Mars Attack, ils sont pacifiques et s’intéressent, via le gardien, aux pratiques et à l’existence des Hommes en intégrant leurs limites et leurs faiblesses. En somme, l’auteur crée sur papier des êtres vivants empreints de paix, de curiosité et de tolérance. Une façon de se mettre du baume au cœur dans un monde empli de violence, de bêtise et d’individualisme ?

Quoi qu’il en soit, laissez-vous porter par cette histoire et n’hésitez pas à découvrir l’œuvre d’un grand monsieur de la littérature américaine, dont la manière novatrice d’aborder la science-fiction ne pourra que vous séduire.