Paul Kalkbrenner : 7

Le premier jour, Paul Kalkbrenner créa son identité musicale. Il mit en place une façon de produire ses morceaux à partir de montages sonores, samples, voix et rythmes.

Le deuxième jour, le producteur berlinois développa son style de techno minimaliste pour devenir la référence de la scène allemande. Il créa son propre label.

Puis, Paul lança son chef d’œuvre le troisième jour: Berlin Calling. La bande son de son film éponyme devint la pièce maîtresse dans sa discographie.

Adulé par le public le quatrième jour, le DJ lui offrit une tournée aux quatre coins du globe. A chaque date, il secoua les foules à partir de son imposante table de mixage studio installée sur scène.

 

Le cinquième jour, le label Sony International/Columbia lui proposa un contrat. Il accéda de cette façon au gratin de l’industrie commerciale de la musique.

Lors du sixième jour eût lieu la préparation de son dernier album en date.

Le septième jour du mois d’août 2015, Paul Kalkbrenner dévoila au monde sa dernière production, un album studio préparé durant douze mois.

Cet album s’appelle 7.

L’écoute démarre donc par Battery Park. Une mélodie superbement masterisée est accompagnée par une basse rythmique regorgeante d’énergie. Le tout reste très contrôlé de façon à ne pas prendre le dessus et être en parfait accord avec le contenu musical de fond.

Cloud Ryder réintroduit la voix dans la production. Le morceau tire cependant un peu longueur.

Shiffle Face insiste plus sur les percussions. On reconnaît la patte du créateur dans l’absence de « build up » (ces montées sonores extravagantes qui débouchent sur des basses exagérées si chères aux DJ EDM actuels).

Tone & Timber apporte de la fraîcheur à 7, notamment grâce au sample piano. La composition ne tourne d’ailleurs qu’autour de ce sample posé en boucle. Cela semble lassant à la lecture mais le travail sur les effets et la percussion rend le morceau très appréciable.

Paul K. redonne une seconde jeunesse à Jefferson Airlplane et son White Rabbit en le samplant sur Feed Your Head. La voix de la chanteuse se mêle au rythme et à la mélodie. On s’évade complètement à l’écoute.

 

Les morceaux comme Sylence 412, Papercut Pilot, A Million Days sonnent plus instrumentaux et tropicaux mais restent intéressants.

Morthertrucker est le son brut du disque pour faire péter le sound system de la BM à papa dans les strassen von Berlin. La basse détonante tend à être violente comparée aux autres morceaux et les effets de saturation rendent le titre très underground.

C’est finalement Align The Engine qui déçoit le plus par sa monotonie et son manque de surprise.

Le septième album du patron de la techno allemande se révèle donc mitigé mais correct dans l’ensemble. On retrouve cet esprit minimaliste sur les douze morceaux qui se démarquent tous les uns des autres.

Malheureusement, certains, comme Cloud Ryder, Channel Isle ou encore Align The Engine, ne marquent pas l’oreille.

Mention spéciale tout de même à Tone & Timber et Feed Your Head qui seront de vrais atouts pour déchaîner le public sur scène.

On attend d’ailleurs la future date de concert en Belgique avec impatience après son passage aux Ardentes cet été.

Car c’est bien sur scène que l’allemand se révèle être hors norme et envoie son public vers d’autres cieux.

A propos Gaëtan Jonette 13 Articles
Journaliste du Suricate Magazine

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