Lou ! Journal infime de Julien Neel

lou journal infime affiche

Lou ! Journal infime

de Julien Neel

Comédie

Avec Ludivine Sagnier, Kyan Khojandi, Lola Lasseron, Nathalie Baye, Julie Ferrier

Sorti le 8 octobre 2014

Évacuons d’emblée toute considération sur une énième adaptation bande dessinée au cinéma (le genre a été ces dernières années capable du meilleur comme du pire et les avis sont plus que partagés sur la question) et plongeons-nous sans réserve dans l’univers de Lou, une jeune fille entrant doucement dans l’adolescence. Drôle, indépendante et créative, elle vit seule avec sa mère dans un petit appartement joliment fantaisiste. Alors que Lou n’a d’yeux que pour son beau voisin Tristan qu’elle observe en secret, sa maman, un peu geek et pantouflarde, sombre doucement dans la mélancolie. L’arrivée d’un nouveau voisin de palier donne des idées à Lou ; elle espère trouver en cette personne un nouvel amoureux pour sa mère.

Voilà pour l’entrée en matière : une histoire plutôt gentillette, cousue de fils blancs, vue à la hauteur d’une petite fille. Mais même s’il souffre d’un scénario un peu maigre, le film est bien plus profond qu’il ne le laisse penser. Julien Neel, auteur de la bande dessinée éponyme, tient les commandes de la réalisation et ne se prive pas de délivrer, dans son film qui célèbre l’enfance, des messages en filigrane sur la solitude, les problèmes financiers inhérents aux familles monoparentales, les difficultés de l’amitié et les troubles préadolescents.

On ne peut que saluer sa mise en scène pleine d’inventivité, créative et pétillante à l’image de son héroïne. Les décors faits main à la manière de Michel Gondry et à l’esprit seventies nous transportent dans l’imaginaire de la bande dessinée. Les couleurs acidulées, la richesse des détails et l’ambiance foutraque des lieux collent parfaitement avec la personnalité de Lou, débordante d’énergie et d’imagination. Mais chez Neel, la poésie passe aussi et surtout par les talents artistiques. Ils sont mis à l’honneur à travers la couture, la danse, le bricolage, la photographie, la musique et l’écriture. L’univers de Lou et de son entourage est riche même si on peut le trouver parfois un peu frappé. Il offre, en outre, un agréable contrepoint aux jeux électroniques et autres joyeusetés technologiques qui font malheureusement de plus en plus écran chez nos jeunes.

Côté casting, c’est la toute jeune Lola Lasseron qui donne chair au personnage de Lou. On aime son joli minois et la fraicheur de son jeu. Sa voix et sa diction, un peu moins. La maman est interprétée par Ludivine Sagnier méconnaissable sous une crinière brune et de grandes lunettes. Dans la peau d’une maman déprimée, on la trouve touchante et assez convaincante. Mais on a parfois l’impression de la voir surjouer son rôle de femme godiche dans quelques scènes censées être drolatiques. Kyan Khojandi (de la série télévisée Bref) fait ses premiers pas au cinéma et s’en sort avec mention. Les seconds rôles, quant à eux, sont particulièrement soignés et apportent tous de la fraicheur et de l’humour. Nathalie Baye, impitoyable en mamie terreur, offre les meilleures scènes pour les adultes.

On n’ira tout de même pas jusqu’à conseiller le film aux grands non accompagnés, mais ce film familial est plutôt une belle surprise de rentrée.

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