Interview de Nicolas du groupe Empereur : Post-Punk is not dead

Nouveau venu dans la scène électro post-punk belge, le groupe belge Empereur sort ce 13 février son tout premier 45 tours. Sur le site de leur label, Le Turc Mécanique, on peut lire le texte d’introduction au groupe suivant :

« Le secret le mieux gardé de Belgique est l’œuvre de jeunes gens qui ont voué leur existence à vomir leur hargne sur fond de désespoir post-punk. Forts comme des éléphants, malins comme des singes, Empereur ont pris la couronne des mains du pape pour entrer sans plus attendre dans la famille royale qui domine la scène rock outre-Quiévrain. »

Assez intrigués par cette présentation , nous avons voulu en savoir plus et avons eu l’occasion de poser quelques questions à Nicolas, le sympathique claviériste du groupe.

Bonjour.  Merci de répondre à ces quelques question. Tout d’abord, la question la plus bateau du monde, mais pourrais-tu te présenter ainsi que ton groupe Empereur ?

Personnellement, je m’appelle Nicolas, j’ai 30 ans et je suis webmaster de profession. Je fais de la musique depuis que j’ai 15 ans. Mon plus haut fait d’arme musical est d’avoir réussi à faire passer un de mes morceau sur MTV Europe en 2000, à l’époque où il y avait encore de la musique sur cette chaîne! (Déception: c’était pour un concours et le morceau est passé après minuit). Au début je jouais tout seul dans ma chambre, surtout de la musique electro. Puis petit à petit l’envie m’est venue de m’associer avec d’autres gars pour partager l’amusement. J’ai rencontré Paul, l’actuel chanteur, via un forum sur Internet, il y a très longtemps. On a discuté en mangeant un McDo avant de décider qu’on allait faire de l’EBM bien barbare genre DAF ou Suicide Commando. On s’est perdu de vue après avoir composé 3 ou 4 morceaux. Puis, Paul m’a rappelé après des années de silence pour que je rejoigne son groupe « Thieves of Silence » en tant que claviériste. Depuis, on ne s’est plus quittés.

En ce qui concerne notre groupe, on s’appelle donc Empereur et on fait du post-punk, dans la veine de groupes comme Joy Division, Sisters of mercy, et beaucoup d’autres. Nous sommes 4 : Paul, le chanteur et guitariste, Quentin, bassiste, Nicolas, aux synthés et Jérome à la batterie. Nous jouons ensemble depuis plusieurs années, mais la formation a changé lorsque le batteur est arrivé. Avant cela, on s’appelait Thieves of Silence et on jouait des choses plus synthétiques avec une boîte à rythme.

Durant ces 4 ou 5 ans, on a fait pas mal de première parties en Belgique et en France, notamment pour Gang of Four, She Wants Revenge, Citizens!, Esben & The Witch, Sad Lovers and Giants, etc. Bref, plein de super moments et de rencontre amusantes! On a écumé toutes les salles de concert de Bruxelles, sauf l’AB et Forêt National, en gros 😉

Cette année, on sort notre premier EP sous le nom Empereur, sur le label parisien Le Turc Mécanique.

Vous venez tout juste de sortir 45 tours, comprenant deux titres. Peux-tu nous parler  de ceux-ci et nous expliquer  votre processus de création ?

On compose presque toujours en « jammant » pendant une répète. Paul travaille ses riffs de guitare chez lui et écrit l’entièreté des paroles tout seul. Chacun améliore ses parties instrumentales au fur et à mesure des répétitions, puis on enregistre une maquette, un peu en DIY. Ensuite, on laisse maturer le morceau pendant quelques mois et on l’éprouve en live. Les morceaux qui tombent à plat, on les abandonne. Dans ce cas-ci, She Was avait tendance à très bien fonctionner donc l’a gardé (assez longtemps, d’ailleurs, il date de 2013 ce morceau).

She Was et While Puritans sont sincèrement deux très bons morceaux, et la qualité de la production y est comme toujours pour quelque chose. Où et comment avez-vous enregistrés ces deux titres ?  Tout s’est passé comme vous l’aviez prévu ?

On avait déjà enregistré un album nous-même il y a quelques temps et le résultat était moyen: ce coup-ci on a donc décidé de casser la tirelire et d’aller en studio. Bon, le studio le moins cher du coin, mais quand même. On a passé 3 jours à enregistrer 5 morceaux, dont on a gardé que les deux qui se trouvent sur le 45 tours. La présence d’un ingénieur du son extérieur au groupe était quelque chose de nouveau, et stressant, pour nous, donc les enregistrements se sont passés avec des hauts et des bas. Au final, le résultat trouve son public, donc on peut dire que c’est une réussite! On salue ici notre ingénieur du son Renaud Houben du studio Pyramide.

Déjà d’autres titres d’enregistrés? Un album est-il déjà en projet à court terme ?.

D’autres titres sont enregistrés, mais pas mixés, en vue d’un album à l’horizon 2016, en effet. On va probablement composer de nouvelles choses à cette occasion.

Tous les exemplaires dispos de votre 45 tours sur internet se sont vendus en une journée. Est-ce que tu t’y attendais  ? Et as-tu toi personnellement une affinité pour ce support ?

C’était un tout petit tirage de 40 exemplaires, financé par le label. On savait que ça partirait vite car il y avait déjà des pré-commandes. Ceci dit, tout le stock écoulé en une journée, c’était amusant à voir! Merci à nos fans! Personnellement, je n’ai pas de tourne disque donc je n’en profiterai pas, mais je comprends totalement l’engouement pour les vinyles, ça me rappelle mon enfance! J’adorais surtout les disques translucides et fluos, et les pochettes marrantes!

Quelles sont vos influences principales ? Y a-t-il certains artistes dont vous vous inspirez, dont vous vous revendiquez clairement ?

Ce qui est bizarre c’est qu’on a tous les 4 des influences assez différentes, et notre musique est un melting-pot plus ou moins assumé:

– Paul adore A Place To Bury Strangers, Sister of Mercy, et ce genre bien dark qui se ressent dans sa voix

– Quentin aime les Smiths, et donc il faut beaucoup de notes avec sa basses

– Jérome aime Muse et Block Party donc il joue des parties de batteries compliquée tout est restant métronomique

– J’aime l’electro et les synthés qui font « piou piou », comme par exemple Devo et Telex

Ceci dit, lors des compos, même si l’on tâche de rester dans une ambiance post-punk jamais trop commerciale (je suis interdit de solo!) on ne se revendique pas d’un groupe en particulier. On court plutôt derrière une ambiance, une époque un peu révolue.

Lorsque vous composez, cherchez-vous à faire des morceaux de qualité dans la lignée de ceux que tu nous a cité au-dessus ou cherchez-vous plutôt l’originalité et à créer votre propre son ?

On ne réfléchit vraiment pas aussi loin 😉

On ne cherche pas l’originalité à tout prix, on veut surtout sentir de l’énergie brute. Il faut que ça bouge, qu’on ne s’ennuie pas, et qu’on retienne le morceau. On joue tout en La et en Ré mineur, comme ça on est sûrs de jamais partir dans des délires harmoniques trop compliqués. On est des punks, bon sang ! 🙂

Quels sont vos projets à court et moyen terme ? Avez-vous de grandes ambitions ou cherchez-vous plutôt juste à vous faire plaisir ?

En ce moment on tourne à Paris, via notre label. On découvre la scène post-punk de là-bas et on prend nos marques pour revenir en force avec un album, un clip et peut-être un petite tournée belgo-française dans quelques mois.

Musicalement, quel serait ton rêve ?

Faire un tube du hit-parade qui serait très apprécié en son temps, mais diffusé sur Bide et Musique 20 ans plus tard. C’est toujours les meilleurs!

Je ne vais pas te demander de te vendre à nos lecteurs, mais y a-t-il quelque chose que tu voudrais rajouter pour conclure cet interview ??

Même si notre 45 tours était sold-out après 1 jour on a décidé de sortir une deuxième série pour vendre après nos live. Si vous êtes intéressés, prenez contact avec nous via notre Facebook et on pourra arranger un deal!

Merci à toi et surtout, bonne continuation .Nous suivrons avec attention votre parcours.

Pour plus d’informations, n’hésitez donc pas à consulter

– Le Facebook du groupe en cliquant ici

– Le site du label ou vous pourrez acheter en ligne les deux morceaux en cliquant ici

A propos Julien Sterckx 125 Articles
Mais tu dis Que le bonheur est irréductible Et je dis Et il dit Que ton espoir n´est pas si désespéré A condition d´analyser Que l´absolu ne doit pas être Annihiler Par l´illusoire précarité De nos amours Destitué(e)s Et vice et versa

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