BSF 2017 – Jour 8 : un dimanche psalmodique

Hier, notre promenade dominicale nous emmenait à nouveau au coeur de la capitale belge, là où le Brussels Summer Festival (BSF) a pris ses traditionnels quartiers d’été. Après avoir flâné quelques temps dans les jardins de l’Albertine pour profiter du beau temps – à l’instar des touristes pour le coup plus nombreux que les festivaliers -, direction la Magic Mirrors, endroit chaleureux (au sens propre comme au sens figuré) qui accueillait Lara, une chanteuse belge au minois souriant et à la voix agréable. Une découverte pour nous, mais aussi pour la trentaine de personnes présente sous le chapiteau situé Place des Musées. Un concert intimiste et plaisant.

Bears of Legend, dans la peau de Jacques Cartier

Il était 19h lorsque le groupe de folk québécois Bears of Legend entamait son concert dans la salle de La Madeleine, dédiée intégralement au Grand Nord en ce dimanche estival. Devant eux, une poignée de spectateurs s’était donné rendez-vous pour se trémousser sur les textes aventureux de la troupe, ajoutant un vent de mysticisme dans l’assemblée. S’il ne manquait plus que quelques bâtons d’encens pour accentuer la communion des Bears of Legend avec leur public, force est de constater que le tout manquait d’entrain. Bien évidemment, la prestation ne souffrait d’aucune anicroche, mais il était difficile d’y entrevoir le début d’une soirée devant durer quatre heures. Qu’à cela ne tienne, nous partions alors vers l’Orange Stage.

The Pirouettes, le duo français arrivé sur un piédestal

Si vous aimez la musique, que vous êtes un adepte d’electro pop et que vous lisez les Inrocks, vous faites probablement partie de ceux qui adulent le groupe français The Pirouettes. Le couple, composé de Vickie Chérie et Léo Bear Creek, s’est fait connaître du grand public grâce ses sonorités old school mêlées à un univers rétro-futuriste. En d’autres termes, les deux tourtereaux ont réussi la prouesse de marginaliser leurs personnages et leurs chansons dans une société qui demande constamment à ses artistes de briser les codes.

Dès lors, cela fonctionne chez nos voisins. Mais chez nous, tout est encore à faire. Bien en peine en début de concert pour faire bouger le public présent, The Pirouettes a ensuite usé de bonhommie et de sourires pour s’accaparer l’attention des plus distraits, en vain. Le groupe a lors enchaîné les morceaux pour le plus grand bonheur de quelques fans. Pour les autres, l’heure était à la discussion, assis par terre ou sur les marches de l’Albertine.

Cette distraction se retrouva tout au long de la soirée. De même, la fréquentation de trois des quatre lieux du festival n’atteignit jamais un niveau acceptable, telle qu’elle avait pu le faire les jours précédents. Si la cause peut être multiple, nous regrettions de notre côté une programmation trop calme, lancinante et monotone. De fait, la plupart des formations programmées ce dimanche (sur les autres scènes que celle de la Place des Palais) prônaient la quiétude, mais la pause placide qu’ils ont offert au public aura été de trop longue durée.

A propos Matthieu Matthys 919 Articles
Directeur de publication - responsable cinéma et littérature du Suricate Magazine.