Zanzibar : Flali in Chicago

Voici Flali In Chicago, le premier album du groupe Zanzibar, une très belle découverte que l’on voudrait partager avec vous, chers lecteurs et mélomanes fidèles du Suricate Magazine.

Les amateurs de boogie connaissent sans nul doute le parcours de Renaud Patigny, ce pianiste de talent qui a su transmettre sa passion pour le boogie woogie à travers bien des concerts et surtout ce fameux festival qu’il organise depuis 2001 : le Brussels Boogie Woogie Festival.

Après quelques passages dans diverses formations, Renaud eut le besoin de se poser et de créer un groupe dans lequel il pourrait construire quelque chose de durable et original. Il se souvint avoir jammé autrefois avec le chanteur Désiré Ntemere et l’harmoniciste Geneviève Dartevelle. Il décida donc de les recontacter pour former ensemble Zanzibar, un groupe dans lequel on mettrait en avant une fusion entre plusieurs genres musicaux tels que le Ragtime, le Blues, le Boogie Woogie, le Barrelhouse, le Gospel et le Jazz et leurs propres origines que sont les rythmes traditionnels africains.

Renaud eut  envie de s’associer également au musicien guinéen Kankan Bayo (percussions) et mettre ainsi en avant ce savoureux mélange de musique africaine et européenne.

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Un compromis à la belge qui nous ressemble à bien des égards. C’est une façon très intelligente de renouer des liens avec cette musique africaine ô combien vivante et qui nous procure tellement d’émotions.

Les premières phrases chantées par Désiré Ntemere et ses comparses au début du disque nous captivent déjà. On a à peine entamé le premier morceau qu’on est déjà ailleurs, transportés par ces voix qui nous emmènent vers un irrésistible inconnu. S’ensuivent les percussions de l’ami Kankan Bayo, le piano de Renaud et nous voilà partis en pleine brousse, à la découverte de ce nouveau monde empli de chaleur que nous propose Zanzibar. Geneviève se joint à nous et nos épaules commencent à remuer sans que l’on s’en aperçoive. La magie est bien là !

On sent une véritable fusion au sein du groupe et de leur musique. Chacun occupe une place sans voler la vedette aux autres. Tous ne font plus qu’un et nous impressionnent déjà avec ce Mutangire Neza qui ouvre le disque.

S’ensuit Until Dawn, titre plus bluesy où le piano et l’harmonica mènent la danse. En fait, chaque titre a un style différent, une couleur particulière et une atmosphère qui le rend unique.

Le titre éponyme par exemple qui suit est tout aussi surprenant puisqu’il mêle parfaitement le boogie du piano, le blues de l’harmonica et les racines africaines au travers des percussions. Là aussi, il faut noter la parfaite osmose entre tous les musiciens qui ont chacun une part du morceau où ils peuvent s’exprimer.

Je ne vais pas vous détailler chaque morceau, mais sachez que ce Flali in Chicago est truffé de morceaux formidables comme Barrelhouse Stomp qui nous plonge dans le passé avec ce crépitement et ce son rétro. Monsieur Patigny et ses comparses ont l’art de nous amener là où ils le souhaitent, sans complexe, en cassant les barrières des genres.

Ils vont même jusqu’à revisiter la musique traditionnelle africaine avec le plus solennel Berta Berta. On respire donc un peu, on se pose en fermant les yeux et on se laisse empreindre de cette tranquillité.

Ils vous feront ensuite danser avec Catch the Mind, un titre plein de punch qui vous donnera le sourire. Le jeu de chacun et cette façon de pouvoir s’adapter à chaque chanson est très impressionnante.

Il suffit d’entendre Semble Li Selment Toutsel pour se rendre compte de la capacité du groupe à inclure toutes sortes d’influences avec de subtils ingrédients et à les faire coïncider pour donner forme à un morceau. Les percussions sur ce morceau sont d’ailleurs remarquables et l’on se fait ainsi une idée de ce que peut donner le groupe sur scène.

On peut aussi noter le didgeridoo sur Mushakire Gose, un effet très plaisant et dépaysant qui apporte une couleur là aussi très singulière. Tout coule de source, sans accros.

Ce disque est certainement un must pour cette fin d’année.

A consommer sans modération à toute heure du jour et de la nuit.

Pour plus d’infos sur le projet Zanzibar et leur prochaines dates de concerts, rendez-vous sur leur site en cliquant ici. 

A propos Christophe Pauly 485 Articles
Journaliste et photographe du Suricate Magazine

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