Wedding Nightmare, jeu de vilains

Wedding Nightmare
de Tyler Gillett et Matt Bettinelli-Olpin
Horreur
Avec Samara Weaving, Adam Brody, Mark O’Brien, Henry Czerny, Andie MacDowell
Sorti le 28 août 2019

Alors qu’elle vient d’épouser l’héritier d’une riche famille détentrice d’un empire du jeu de société, Grace découvre que ladite famille entretient une bien étrange tradition : la nuit de son mariage, chaque nouveau membre doit participer à un jeu de société. Malheureusement pour elle, le jeu auquel va devoir participer Grace pourrait bien se montrer fatal.

Principalement connus pour leurs participations à deux anthologies horrifiques (V/H/S et Southbound), les réalisateurs Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett livrent avec ce Wedding Nightmare (Ready or Not en VO) un petit nanar hystérique qui tente en vain de se faire passer pour original mais tombe vite dans toutes les tares et les clichés de ce que l’on peut craindre d’un film d’horreur « comique ».

Plombé par des acteurs cabotinant plus que de raison, pour ne pas dire tout bonnement mauvais – mention spéciale à l’insupportable Nicky Guadagni en vieille sorcière criarde –, Wedding Nightmare permet tout de même de révéler une jeune comédienne au physique atypique et au jeu singulier, la plutôt convaincante Samara Weaving.

Mais son actrice principale est bien l’unique qualité notable d’un film qui fait par ailleurs preuve d’une certaine dose hypocrisie : visiblement soucieux de s’inscrire dans l’ère du temps en proposant en tête d’affiche une héroïne forte au caractère bien trempé, il ne fait en réalité que reproduire de vieux modèles légèrement machistes puisque la supposée battante Grace ne fait au final que se faire secourir par des hommes qui la prennent en pitié – son mari, puis le frère de celui-ci – tout le long du film.

Devant un film de genre aussi peu intéressant, on en vient une fois de plus à se poser la sempiternelle question : comment se fait-il qu’un produit aussi faible, visiblement destiné à grossir les rangs de moult catalogues VOD, sorte en salles, alors que d’autres œuvres bien plus ambitieuses – qu’il s’agisse de films de genre ou de films d’auteurs – demeurent et demeureront encore longtemps inédits ?