Suzanne et la rivière, l’odyssée d’une petite souris en quête d’une nouvelle identité

Couverture du livre pour enfants « Suzanne et la rivière » (Alice Jeunesse, 2023)

Titre : Suzanne et la rivière
Texte : Charlotte Bellière
Dessin : Ian De Haes
Éditeur : Alice Jeunesse
Date de parution : 19 octobre 2023
Genre : Jeunesse, Livre illustré


Dans Suzanne et la rivière, une petite souris entame un long périple sur un radeau, sans savoir véritablement ce qu’elle cherche. Au fil de ses rencontres le long de la rivière, elle comprend qu’elle a besoin de savoir qui elle est pour savoir où elle va. Ce bel album jeunesse destiné aux enfants dès 7 ans est un véritable conte philosophique qui questionne les notions d’appartenance et d’identité, tout en célébrant la résilience face au aléas de la vie.

Affronter l’inconnu

Suzanne, la petite héroïne de Suzanne et la rivière, vit seule. Quand une grande tempête détruit sa maison, elle décide de se construire un radeau pour prendre le large. Où va-t-elle ? Comme beaucoup de réfugiés qui prennent la route suite à une catastrophe, Suzanne a besoin de se reconstruire avant de pouvoir s’installer dans une nouvelle vie. À chacun des animaux qu’elle croise sur sa route, elle répète comme un mantra :

Je suis Suzanne de la forêt bleue.
J’habite le long de la rivière, un peu plus haut sur la rive ouest.
J’ai construit ma maison à l’ombre du vieux peuplier, à cent pas de la tanière de l’ourse.

Au fil de ses rencontres, regroupées en six chapitres, Suzanne découvre le pouvoir de l’entraide. Si certains animaux l’aident dans un moment difficile comme l’araignée qui tisse sa toile pour la protéger de la pluie, c’est parfois Suzanne qui vient en aide aux autres, en leur faisant cadeau de l’une de ses maigres possessions. Une façon de faire comprendre aux jeunes lecteurs que donner est aussi important que recevoir, et que pour réussir un nouveau départ, il faut savoir se délester du passé.

Une rivière à la fois angoissante et chaleureuse

Très joliment illustré à l’aquarelle, Suzanne et la rivière alterne les tons chauds et froids au fil des péripéties de la petite souris. La rivière est tantôt sombre et menaçante, tantôt lumineuse et accueillante. Accordant une large place aux dialogues, le récit n’est pas sans une certaine mélancolie : Suzanne doit faire le deuil de son ancienne vie. La fin est d’ailleurs assez inhabituelle pour un album jeunesse : la chute dans un tourbillon d’eau se prête à de multiples interprétations mais montre avant tout que, pour vaincre ses peurs, il faut croire en soi-même.

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