« Souris », la vie n’est pas si terrible quand on a des amis

Même les souris vont au paradis
de Jan Bubenicek et Denisa Grimmovà
Animation, Famille
Sorti le 27 octobre 2021

Pas facile de faire sa place à l’école lorsqu’on est la fille d’un grand héros, même quand on est aussi petite qu’une souris. Et si la seule manière d’y arriver, c’était de reproduire l’exploit de son père, et d’aller là où personne n’ose s’aventurer, sur le territoire du renard ?

Braver l’inconnu, affronter sa peur et aller à la rencontre de l’autre pour voir naître une vraie amitié. Avec ces thèmes, le duo de cinéastes tchèques Denisa Grimmova et Jan Bubenicek, tisse le scénario de Même les souris vont au paradis, long-métrage d’animation en stop motion en salles depuis mercredi. Un film aussi attendrissant dans son fond que dans sa forme, à des lieues du cinéma hollywoodien.

Dans le monde nouveau que vont parcourir ces deux camarades d’infortune, les êtres sont étranges, décalés, destructurés même dans leur essence. Les décors semblent partagés entre créations et recyclage d’objets du quotidien. Les ambiances oscillent entre le féérique et le grotesque, parfois à la limite du glauque. Une plongée qui peut être déstabilisante pour les petits comme pour les grands, tant cette esthétique est éloignée des poupées animées de Disney. Pourtant, une fois que l’œil se laisse convaincre, le/la curieux.se pourront découvrir toute l’étendue du travail des animateurs, héritiers de la grande tradition du stop motion des cinémas d’Europe de l’Est. Une résurrection de l’inanimé, une mise en vie des corps inertes qui n’est pas sans résonner avec le propos du film. Certes, le scénario reste enfantin, et les dialogues sont assez monotones. Mais cette aventure à hauteur de souris reste néanmoins l’occasion de sortir vos enfants (et vous-même) des sentiers battus de l’animation vue et revue des grands studios, et d’ouvrir vos mirettes à d’autres styles, d’autres perspectives. En cela, Même les souris vont au paradis est une belle porte ouverte, une invitation à voir autrement. Et cette soif de curiosité est à cultiver en tout amoureux.se du cinéma qui se respecte.