Rencontre avec Etienne Béchard (Cie Opinion Public)

Après cinq années à époustoufler les spectateurs, notamment avec Bob’Art (2013) et Post Anima (2014), la compagnie Opinion Public dévoile un nouveau spectacle intitulé Mr Follower. Avec celui-ci, les jeunes artistes comptent bien ébahir les amateurs de danse et les profanes. Et si Opinion Public était un précurseur du post-contemporain ?

Rencontre avec le talentueux Etienne Béchard.

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Comment la troupe s’est-elle constituée ?

Nous sommes quasi tous français dans la troupe. Pour ma part, j’habitais dans le Sud de la France. Je suis parti à Lausanne avec un autre danseur de ma région pour étudier chez Rudra Béjart. À l’époque, j’avais 16 ans.

L’année suivante, Sidonie et Victor sont entrés dans l’école. Ensuite, Arthur est arrivé lui aussi. C’est comme cela que nous nous sommes rencontrés. Pendant six ans, nous avons travaillé ensemble dans la compagnie Béjart Ballet Lausanne, excepté Victor.

C’est en 2010 où nous avons décidé de démissionner et de fonder notre propre troupe.

Et pour quelle raison avez-vous choisi de vous installer en Belgique ?

C’est grâce à un contact, Michel Robert (Ndlr : directeur de la Maison Maurice Béjart), que nous sommes venus en Belgique. Il avait vu une vidéo et nous avait proposé de venir à Bruxelles pour présenter deux dates au théâtre Marni.

Cela a fonctionné. Le public a répondu présent et on nous a alors proposé les locaux d’une école de danse. Finalement, nous nous sommes installés ici alors qu’à la base, nous n’avions jamais pensé y venir.

La danse contemporaine a-t-elle une place dans le paysage bruxellois, autant qu’en Suisse ou en France ?

Je pense qu’elle a sa place partout. Après, ça dépend de la façon dont elle est abordée.

De notre côté, vu que nos propos et nos influences sont actuels, c’est classé comme contemporain. Bien entendu, nous utilisons le langage de la danse contemporaine mais nous n’utilisons pas que celui-là. Nous allons vers les bases du classique, vers le hip hop et même vers les arts du cirque. En ce sens, c’est plus de la danse actuelle que contemporaine voire traditionnelle.

Voulez-vous par là parler à un public plus large ?

Pas vraiment. Nous voulons surtout faire des choses originales avec un langage actuel, tout en utilisant les techniques de base de la danse.

Tournez-vous seulement en Belgique ?

Non. Bob’Art a bien voyagé à l’étranger et Post Anima devrait le faire cette année. Cela prend du temps, mais le bouche-à-oreille nous permet de nous exporter.

Aujourd’hui, vous avez créé un nouveau spectacle : Mr Follower. Pourriez-vous nous en parler brièvement ?

C’est un spectacle qui ira dans le mariage des disciplines. Il y a un groupe de musiciens qui jouera en live et un technicien lumière qui fera intégralement partie du spectacle, puisque sa régie se trouvera sur la scène.

Mr Follower, c’est une émission télé dans un futur anticipé au style rétro. Dans la société, tout le monde est fan de cette émission, si bien que chacun veut en faire partie. On choisit donc quelqu’un dans le public qui deviendra Mr Follower. À partir de ce moment, on part dans une sorte de Truman Show où on va influencer sa vie, ses choix, ses rencontres, etc. Un homme simple va se retrouver dans un milieu complètement déjanté.

L’humour sera donc au rendez-vous ?

Oui, totalement. C’est pris avec ironie. Maintenant, ce n’est pas hilarant car il y a une critique de la société en toile de fond. Que ce soit le showbizz ou encore la télé-réalité.

Le thème reste toujours la déshumanisation, tout comme dans Post Anima.

Comment scénarise-t-on un spectacle de danse ?

On nous pose souvent cette question. En fait, il n’y a pas vraiment de règles, tout dépend du spectacle. Dans ce cas-ci, vu que nous avons un personnage vivant au sein d’une histoire, il a fallu écrire une trame simple dans laquelle nous avons ajouté la danse.

À l’inverse, Post Anima est plus imagé et donc moins écrit.

Travaillez-vous la mise en scène au sein de la troupe ou demandez-vous une aide extérieure ?

Non, nous travaillons entre nous. Même si nous demandons des avis à des gens proches de la troupe.

Notre univers est si particulier qu’il serait compliqué d’aller puiser des influences ailleurs. Il faut que nous gardions notre style.

Quel sera la première date pour ce spectacle ?

Le 4 décembre au Marni.

Mr Follower de la Cie Opinion Public du 4 au 12 décembre au théâtre Marni (plus d’infos en cliquant ici)

A propos Matthieu Matthys 919 Articles
Directeur de publication - responsable cinéma et littérature du Suricate Magazine.

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