« La Pierre du remords », un polar plutôt contemplatif

Titre : La Pierre du remords
Auteur : Arnaldur Indridason
Editions : Métailié
Collection : Bibliothèque nordique
Date de parution : 4 février 2021
Genre : policier

Konrad, un policier retraité, met de côté pour la troisième fois son habit de pensionné pour reprendre du service. Dans cet épisode -que vous pouvez lire indépendamment des deux premiers- une femme lui demande de retrouver son enfant. Particularité, cette septuagénaire prénommée Valborg, est atteinte d’une maladie incurable et veut à tout prix retrouver l’enfant qu’elle a abandonné à la naissance il y a 47 ans et dont elle ignore tout, jusqu’au sexe. Quand Valborg est retrouvée assassinée chez elle, l’ancien enquêteur qui avait poliment envoyé balader la vielle dame est pris de remords et décide de retrouver cette personne.

En parallèle, la vie privée de Konrad est aussi lisse que la Radja River en plein mois de juin : aidé par son amie Eyglo (qui n’est pas capitaine, on ravale donc notre jeu de mot pourri), il remonte le chemin crapuleux emprunté par leurs pères respectifs, des médiums qui ont arnaqué de pauvres gens fragiles et crédules jusque dans les années 60, période à laquelle le père de Konrad a été retrouvé assassiné.

Morts, enquêtes et découvertes malaisantes… rien ne présage de bonnes périodes de glandouille pépère pour notre enquêteur ! Malheureusement, en tant que lecteur, on a tendance à se perdre un peu, ballotté entre les deux enquêtes auxquelles s’ajoute l’investigation de la police sur la mort de Valborg… à laquelle collabore également Konrad ! Paradoxalement, le tempo du roman est assez lent et rien n’y est vraiment palpitant. Cependant, ce polar a tout de même le mérite d’avoir des accents de tragédies grecques qui ne peuvent laisser indifférent notre petit cœur de beurre.

Notons que sur fond d’enquête policière, Arnaldur Indridason expose des thématiques liées aux femmes, et pas les meilleures : viols, violence conjugale ou encore incrédulité policière face aux victimes d’agressions sexuelles. Cette écœurante énumération laisse penser que l’auteur n’y est pas insensible.

Au final, bien que ce ne soit pas le meilleur Indridason, nous attendrons avec impatience le prochain roman de l’auteur islandais, qui ne manque jamais de nous faire voyager. D’autant plus que la fin de La Pierre du remords laisse présager que les enquêtes de Konrad ne sont pas finies… avis aux amateurs !