Peppermint manque de piquant

Peppermint

de Pierre Morel

Action, Drame, Thriller

Avec Jennifer Garner, John Gallagher Jr., Tyson Ritter

Sorti le 12 septembre 2018

Il suffit parfois d’aligner quelques éléments pour rapidement éveiller la curiosité. Voyez par vous-même : vengeance… contre des cartels mexicains…. par le réalisateur de Taken… le premier du nom… celui où l’action est lisible. Il ne devrait pas en falloir beaucoup plus pour que les amateurs de thrillers énervés perçoivent en Peppermint de belles promesses. De celles qui illuminent la journée et font gaiement gazouiller les petits oiseaux. Après vision, il faut reconnaître que si la pluie torrentielle ne charrie pas des tonnes de pigeons morts, une légère déception se fait toutefois sentir. Ici, il fait vaguement gris et les piafs regardent les voitures passer.

Peppermint suit l’histoire de Riley (Jennifer Garner), dont le mari et la fille en bas âge ont été abattus en pleine rue par des membres de cartel. Après une disparition de plusieurs années au cours desquelles elle a fait du MMA et s’est transformée sans qu’on sache trop comment en paramilitaire aguerrie, la voilà de retour. Et bien décidée à se venger. Soit un canevas de base sacrément classique, même si certains passages çà-et-là laissent espérer un peu de sang neuf. Ainsi, il est étonnant de constater que Riley ne tarde pas à se défaire en hors champ des tireurs responsables du décès brutal de sa famille. Las, le récit, au demeurant plutôt bien rythmé, finit cependant par rentrer bien vite sur les rails balisés du vigilante flick, avec ce que cela compte comme clichés.

Le spectateur aura donc droit à des flashbacks présentant la famille encore en vie sur de la musique triste, à des méchants mexicains moustachus, ainsi qu’à la réappropriation de Riley par les médias, ce qui aboutira sur le traditionnel débat sur la justice expéditive. Comme de bien entendu, le long-métrage se gardera bien de réellement développer cet aspect du scénario, se contentant d’une approche superficielle déjà vue (ne serait-ce que dans le décevant Death Wish version Eli Roth, de récente mémoire) et enlevant toute ambiguïté à son personnage principal, clairement présenté comme une héroïne.

Néanmoins, ne nous voilons pas la face, ce que l’on attend principalement de Peppermint n’est pas tant une histoire réellement poussée que des scènes d’actions brutales. À ce niveau-là, force est de reconnaître que le long-métrage se révèle honnête et présente plusieurs affrontements de plutôt bonne facture. On ne relèvera cependant rien d’assez rythmé ou de vraiment marquant pour réellement relever le niveau d’ensemble. Et ce n’est pas le final expédié qui viendra changer cet état de fait.

En définitive, si le nouveau film de Pierre Morel se regarde sans réel déplaisir, il ne comporte pas assez d’éléments nouveaux pour s’extraire de la masse des films de vengeance basiques et se hisser au niveau des fleurons du genre.

A propos Guillaume Limatola 126 Articles
Journaliste