Intégrale d’ Horlemonde aux Humanoïdes Associés

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d’après Julia Verlanger

scénario : Patrick Galliano
dessin : Bazal et Cédric Peyravernay
éditions Les Humanoïdes Associés
sortie : 12 février 2014

La saga Horlemonde est une adaptation de la série créée par Julia Verlanger, qualifiée d’auteure phare de la science-fiction française.

Tout le monde sait que le jeu des adaptions se révèle souvent périlleux. Passer d’un support à un autre demande de la souplesse et de l’intelligence. Le passage du livre au film a déjà fait se hérisser les cheveux de quelques fans enragés. On connaît, de ce fait, assez bien les problèmes qu’engendrent cela. Peut-être connaissons-nous moins le passage du livre à la BD.

L’histoire est celle de Marcé, un agent de la Confrérie des Mondes Habités. Il doit se rendre en mission sur Almagiel, une planète « rétro », c’est-à-dire une planète qui a perdu la mémoire des anciens Terriens ayant colonisés l’Univers. Sur Almagiel, c’est un régime féodal, maître-esclave, qui est en vigueur. La mission de Marcé consiste à faire rentrer cette planète « rétro » dans la Fédération et à abolir l’esclavage. Mais si tout se passait bien, la bande dessinée tiendrait en quatre-cinq planches seulement.

Malheureusement, tout est cousu de fil blanc, on sait ce qui va se passer, il n’y a pas de réels rebondissements. La trame principale, sur fond de planète exotique, ne soulève pas des « oh » et « ah » de surprise. Il en est de même pour la relation entre Marcé et Jatred. Il est important qu’un lien d’empathie se crée entre le duo héroïque et le lecteur pour que la sauce prenne. Rien de cela ne se passe ici. Les sujets de l’esclavage, de la vente d’enfants par des parents démunis auraient pu fournir une dimension dramatique excellente, pourtant.

Quant à la trame secondaire, qui est l’histoire d’amour entre Jatred et Lil, censée apporter ce brin de sympathie au héro, ne fonctionne pas. Trop peu exploitée ou simplement inutile. Mise à part le fait de pouvoir dessiner une superbe femme nue tatouée tout à fait ravissante.

Ce qui fait qu’on n’arrive pas à s’identifier ou du moins, à ressentir un quelconque lien avec les personnages, tient aux découpages mal gérés et aux transitions assez rapides du récit. Des sortes de jumps-cut ultra longs et très dérangeants. On n’a pas le temps de s’attacher et aux personnages et à l’intrigue, car on sent que le scénariste, Patrick Galliano, est pressé d’arriver au dénouement de la saga. Cela peut se comprendre puisqu’il n’y a que deux tomes pour clore la saga. On est, alors, en droit de se demander pourquoi avoir fait ce choix peu judicieux, il me semble.

Passons aux dessins maintenant. Ces derniers sont irréguliers tout le long. Pour le tome 1 « Les voies d’Almagiel », c’est Cédric Peyravernay qui s’occupe du dessin et de la couleur ; dans le second tome « Les hydres d’Argolide », c’est le dessinateur Bazal qui se joint au projet. D’une manière générale, l’ensemble rend bien, mais on sent très vite que le remplissage informatique ne permet pas les subtilités de ton permettant de totalement rentrer dans l’univers. Comme si cette utilisation de l’ordinateur avait creusé un fossé avec le lecteur.

Pourtant, à la première lecture, rien de tout cela n’apparaît, on le lit avec plaisir parce que Horlemonde contient les ingrédients principaux d’un récit de science-fiction et se tient malgré tout.

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