Orfea, tome 1 : Le Dernier Cercle de l’Enfer

orfea bd couverture

scénario : François Corteggiani
dessin : Emanuele Barison
éditions : Dargaud
sortie : février 2014
genre : Fantastique, polar, ésotérisme

De la légende d’Orphée, il ne reste pas grand-chose dans cet album. Et c’est le moins que l’on puisse dire ! S’il reste bien le thème de la descente aux enfers, il faut avertir le lecteur que cela risque de le concerner tant cette BD prend le parti pris radical et pour le moins abrupt d’une relecture moderne de ce mythe. Intention tout à fait louable s’il en est. Mais l’on aurait aimé plus de finesse pour faire de ce thriller satanique autre chose qu’un ragout assez indigeste.

Le pitch de départ est simple : Orphée, ici sous les traits féminins d’Orfea,  est interpellé par son amant décédé dans d’étranges circonstances. Il lui demande de ne pas l’abandonner. Par des concours de circonstances rocambolesques,  elle sera accompagnée d’un certain Baron Samedi, gardien des portes de l’enfer. Au cours de ce périple, elle en apprendra beaucoup sur elle-même et son passé.

Le parti pris du surnaturel « cartoonesque » (volontairement ou pas, cette BD est très peu horrifique) ayant été posé dès les premières planches, rien ne devrait nous surprendre. Mais à trop exagérer, le côté thriller perd rapidement de son importance.

Monstre venu de l’enfer, pentacle, miroirs maléfiques, têtes tranchées, spectres, pouvoirs magiques, vaudou, mais aussi gunfights et autres exorcismes express à coup de balles trempées dans l’eau bénite, n’en jetez plus la coupe est pleine, et plus que ça, déborde de tous les côtés. Outre le bestiaire diabolique aux trousses de nos deux héros, ils doivent faire face à des trahisons légèrement téléphonées. Heureusement pour eux, ils sauront se faire aussi des amis, ceux-ci étant converti à leurs charabias et amené à lutter contre les forces du mal avec une confondante facilité. Si le réalisme n’est pas le maitre mot de cette BD, un minimum de vraisemblance ne fait pas de mal non plus !

Le récit, qui multiplie les références en bondieuseries et les retournements de situations que même un Dan Brown sous LSD aurait sans doute trouvé exagérées, ne fait donc pas dans la dentelle. Côté dessin, le tout est soigné, la mise en couleur très propre, mais le tout est très impersonnel, très année 90.

À réserver aux fans de True Blood, Buffy, … ou des auteurs.

A propos Julien Chanet 20 Articles
Journaliste du Suricate Magazine

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