Une nouvelle vie « Brillantissime »

Brillantissime

de Michèle Laroque

Comédie

Avec Michèle Laroque, Kad Merad, Françoise Fabian

Sorti le 17 janvier 2018

La vie d’Angela (Michèle Laroque) bascule lorsqu’elle se retrouve seule avec son chien pour le réveillon de Noël. En effet sa fille, Léa, décide de passer la soirée avec son petit ami ; et son mari lui annonce qu’il la quitte pour toujours. Elle ne peut compter ni sur la compagnie de sa mère, femme sévère et exigeante qui s’apprête à partir en vacances, ni sur celle de sa meilleure amie Charline, célibataire exentrique obsédée par la mode, mais qui est obligée de prendre des cachets pour dormir.

En état de choc et incapable de comprendre ce qui a pu briser son quotidien qui avait l’air si parfait, Angela cherche du soutien en passant le temps à raconter sa vie à un vendeur de rue, Georges, (Gerard Darmon), ainsi qu’auprès de son psychologue, le docteur Steinman (Kad Merad).

Le film commence avec la voix enjouée de la narratrice, Angela nous parle d’elle-même, et les premières scènes baignent dans une superficialité qui reflète bien la vie aride de la protagoniste. Les dialogues sont marqués par une théâtralité qui peut freiner l’empathie du spectateur et rendent le début du film assez plat. Cependant, tous ces ingrédients ne font que mettre en évidence le monde factice qu’Angela s’était fabriqué. Un appartement prestigieux dans un beau quartier de Nice, des vêtements chics, un mari beau et charmant, et une fille adorable. Un grand tableau dans le salon de l’appartement dénonce cet univers idéal par une simple phrase : « J’ai tout compris ? ». Question à laquelle le personnage répondra par la suite avec un « Je comprends plus rien ».

Malgré les engrenages un peu lents du début et des personnages qui frôlent la caricature, la comédie comporte d’agréables touches humoristiques qui la rendent sympathique et légère. Aussi, au fur et à mesure qu’Angela prend conscience de sa vie et de ce qui compte réellement pour elle, le film gagne en profondeur jusqu’à éveiller des émotions douces. Les personnages deviennent plus intéressants et surtout plus humains. La relation mère-fille acquiert davantage d’importance lorsque la mère d’Angela décide de prendre soin de sa fille, à sa manière. Les relations touchent ensuite à l’essentiel de l’amour, lorsque Angela entreprend à son tour un acte simple, mais touchant, en soutenant son enfant, la jeune Lèa, dans ce qui lui tient à cœur. Tout au long de ce parcours, la beauté de la mer et les plans aériens sur la ville de Nice ensoleillée remplissent les yeux d’une fraîcheur très plaisante, et accompagnent la vie d’Angela vers la naissance d’un nouvel amour.

Avec « Brillantissime  » Michèle Laroque présente un hymne à la vie et à l’amour, en montrant que le bonheur réside dans le fait d’être simple, d’être soi-même et de considérer et chérir les personnes que l’on aime. L’essentiel est d’être vrai, de garder l’espoir et d’affronter ses propres peurs en se lançant dans la vie réelle, qui peut réserver de belles surprises à chaque tournant, au lieu de fuir dans un univers idéal ou chercher à se rassurer par des succédanés sexuels éphémères.

A propos Donata Vilardi 25 Articles
Journaliste du Suricate Magazine