NANA : un documentaire signé Serena Dykman

Nous vous en avons déjà parlé, Serena Dykman, c’est la réalisatrice, scénariste et productrice belge qui fait partie de ceux qui rendent notre pays si fier. Ses court-métrages Losing Character, The Doorman, Bed Bugs & Company et Welcome ont raflé les prix aussi bien en Europe qu’aux Etats-Unis. Aujourd’hui, établie à New York, cette talentueuse jeune femme a laissé de côté la fiction et a osé prendre le chemin impitoyable du documentaire. Pour ce faire, elle a courageusement décidé d’aborder un sujet qui autrefois, la tétanisait.

NANA, c’est un documentaire transgénérationnel tourné à Bruxelles et en Pologne sur la grand-mère de Serena : Maryla Michalowski Dyamant. Rescapée de Auschwitz et par la suite auteure du livre « Mémorial des Morts sans Tombeau », cette incroyable femme à l’humour et à l’audace bien trempés a été un témoin très actif. Elle a passé le reste de sa vie à se battre et à témoigner afin de lutter contre l’intolérance. Le teaser du documentaire a déjà remporté le « Alan Lansburg Production Award », ainsi que le soutien de grands noms dans l’industrie du cinéma aux États-Unis.

Ce qui fait la force de NANA, c’est très certainement l’émotion grandissante,  palpable chez les proches de Maryla Michalowski Dyamant,  dans des regards émus, des voix chevrotantes ou encore dans des souvenirs déchirants.  » Nana « , c’est aussi le surnom que donnait Serena à sa grand-mère. Et enfin, NANA, c’est-ce qu’on peut appeler une histoire de famille. Maryla, la grand-mère, est la source d’inspiration de sa petite fille. C’est son histoire qui deviendra la base du scénario. Elle ira, dans sa réalisation, jusqu’à jouer son propre rôle. La mère de Serena, mais aussi fille de Nana, ajoutera son grain de sel en devenant co-productrice et sera également actrice dans le film. Il s’agit d’un véritable trio de femmes résistantes et se battant inlassablement pour un avenir meilleur et tolérant. Elles apportent chacune ce que leur propre génération leur a appris tout en se nourrissant de l’expérience des deux autres. Le livre de Maryla Michalowski Dyamant :  » Mémorial des Morts sans Tombeau  » constitue un élément majeur du documentaire. Des extraits poignants sont contés avec douceur et émoi par sa fille et sa petite fille. On ne peut que frémir lorsqu’on entend : « J’ai vu Himmler de près. C’était un homme insignifiant, et tout le monde tremblait devant lui. »

Ce reportage n’en est, actuellement, qu’au début de la post-production. Une campagne de crowdfunding sur Kickstarter a été lancée ce premier novembre afin d’aider Serena Dykman et son équipe à récolter des fonds pour mener ce projet à bien. Si l’envie de devenir contributeur vous vient, vous pouvez visiter ce lien : www.nanafilm.com. Pour un don de $20 (soit l’équivalent de 18 euros), les donateurs recevront une copie numérique du film à sa sortie, et pour $50 (soit l’équivalent de 45 euros), un DVD.

Cette histoire, qui appartient à l’humanité, on a le devoir de la raconter à chaque nouvelle génération. Le moyen de narration doit être en accord avec cette société qui évolue sans répit. Peu importe combien de temps s’est écoulé, cette histoire doit rester présente. Elle doit, pour chacun d’entre nous, y compris dans un avenir lointain, faire illusion de souvenir de notre propre existence. Et lorsque, comme la grand-mère de Serena Dykman, les témoins viennent à disparaître, il est de notre devoir de reprendre le flambeau. Racontons, et n’oublions pas.

A propos Tatiana Horbaczewski 8 Articles
Journaliste du Suricate Magazine

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.