Largo Winch 19 – Chassé-croisé

Largo Winch

scénario : Jean Van Hamme
dessin : Philippe Francq
éditions : Dupuis
sortie : 14 novembre 2014
genre : aventure, franco-belge

Chassé-croisé et sa suite seront les derniers Largo Winch écrits par Jean Van Hamme, qui laissera les commandes de la série à Philippe Francq, avec la participation possible d’autres scénaristes.

Cet album participe de la nouvelle ligne graphique et éditoriale souhaitée par le dessinateur. Il est donc présenté dans une taille plus grande que celle des premiers tomes de la série, dont la réédition dans ce format est prévue pour l’occasion, dans des versions recolorisées. Ce qui permet d’apprécier à sa juste valeur le dessin de Philippe Francq, et son impressionnante reconstitution de Londres.

Car c’est dans la capitale du Royaume-Uni que doit avoir lieu le grand conseil réunissant tous les membres du Groupe W, y compris son président, le célèbre aventurier milliardaire Largo Winch. L’évènement éveille la curiosité de nombreuses personnes, dont la belle Saïdée. Mais il constitue également une occasion unique de s’en prendre à l’ensemble du plus grand conglomérat d’entreprises multinationales mondial.

Si le début de l’intrigue laisse craindre une histoire assez peu nuancée à base de terroristes djihadistes, heureusement, rien n’est si simple. Le volume mêle effectivement plusieurs niveaux de manipulations, organisant tout un jeu de faux-semblants. Le Chassé-croisé du titre fait ainsi référence au va-et-vient et à l’entrecroisement de plusieurs personnages, chacun agissant avec son propre but. Or, si certains sont mal intentionnés, d’autre semblent poussés par leurs sentiments, voire par leurs pulsions sexuelles. L’aspect vaudevillesque suggéré par le titre sera même pleinement embrassé avec une sous-intrigue basée sur les relations intimes respectives de Dwight E. Cochrane et de Miss Pennywinkle, deux proches collaborateurs de Largo.

Cet entremêlement d’intrigues et de protagonistes (dont Laurent Draillac, un personnage développé dans Histoire sans héros, autre série de Jean Van Hamme) permet de rendre attractif un épisode légèrement moins mouvementé que d’accoutumée, en misant sur un sens du timing travaillé et surprenant. Néanmoins, il pousse également à douter de la vraisemblance d’une histoire entièrement vouée à un divertissement moins sérieux qu’il n’y paraît.

A propos Guillaume Limatola 126 Articles
Journaliste

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