Ludwig et Beethoven, naissance d’un génie

Scénario : Mikaël Ross
Dessin : Mikaël Ross
Éditeur : Dargaud
Sortie : 23 avril 2021
Genre : Roman graphique

Auteur du très remarqué Apprendre à tomber en 2019, Mikaël Ross nous revient avec Ludwig et Beethoven, un album qui retrace, entre documentaire et fiction, la jeunesse de l’homme et la naissance du musicien.

Un artiste aux multiples facettes

Des grands artistes, on ne se souvient très souvent que de leurs moments de gloire, et pourtant, eux aussi ont été jeune, ont fait face au doute et ont eu pour la plupart un parcours compliqué avant d’arriver au sommet. Ainsi, tout chez Ludwig van Beethoven, relève d’une extrême dualité, d’un destin au mieux compliqué, au pire contrarié : Petit-fils et fils de musicien, mais un père alcoolique et endetté qui veut surtout tirer profit de ses talents. Une mère aimante qui meurt quand il a dix-sept ans. Un talent brut extraordinaire mais une prime éducation musicale lacunaire. Compositeur révolutionnaire atteint de surdité précoce… C’est la jeunesse de ce personnage aux multiples facettes que dépeint avec un grand talent Mikael Ross dans Ludwig et Beethoven, un album étonnant où l’humour n’a pas été oublié.

Virtuosité graphique

Outre l’angle scénaristique original de ne s’intéresser qu’à la jeunesse du compositeur, un autre point fort de cette oeuvre est la virtuosité graphique de l’auteur. En effet, il est assez rare d’assister à une telle symbiose entre le texte et le dessin dans une bande dessinée, ce dernier se mettant totalement au service du récit. Ainsi, on ne peut qu’être ébloui face à l’envolée graphique et au tourbillon de couleurs qui traduit à merveille le bouillonnement artistique de Beethoven lorsque celui-ci joue ses propres compositions. D’autre part, on ne peut qu’apprécier le côté presque caricatural du trait avec des personnages ultra-expressifs et une description de scènes qui l’est tout autant.

Au final, Ludwig et Beethoven est une vraie réussite, tant scénaristique que graphique. Le lecteur s’attachera très rapidement à cet enfant qui joue avec ses deux frères dans la neige de l’hiver 1778, sourira face aux situations cocasses et ne pourra que faire preuve d’empathie face à ce Ludwig devenu à force de travail et de passion, Beethoven.