In Wonderland, le nouveau patchwork d’Hooverphonic

Depuis 1995, le groupe belge crée de l’excellente musique pop clairement inspirée de l’univers du cinéma. Alex Callier n’a jamais caché son adoration pour John Barry.  Il suffit d’écouter leurs hits : de Mad About You et Eden à The Night Before et Anger Never Dies jusqu’au récent single Badaboum.

Hooverphonic c’était aussi une histoire de femmes. L’histoire d’une saga pour ce groupe qui aura vu Liesje Sadonius, Kyoko Baertsoen, Esther Lybeert, la mythique Geike Arnaert et Noémie Wolfs se succéder avec plus ou moins de succès. Ces deux dernières décennies Hooverphonic a bâti sa légende de faiseurs de tubes malgré cette perpétuelle rotation de chanteuses. Carlier, ce réputé perfectionniste, semblait à la recherche de la voix féminine ultime.

« On est très fidèles donc on a toujours travaillé qu’avec une seule chanteuse. Quand on a décidé d’arrêter avec Noémie, on s’est dit qu’on n’allait pas être monogame toute notre vie ! » disait récemment Carlier dans une interview du Soir Mag.

Avec six chanteurs invités et trois nouvelles voix pour le live, dont une masculine, Hooverphonic 2.0 est un né. Après le départ de Noémie, le groupe choisit consciemment l’incohérence sur In Wonderland. « On met en lumière notre éclectisme en ces temps éclectiques », dit Alex Callier.

Toutefois, sur les dix chansons figurant sur In Wonderland, neuf contiennent des cordes. Les cordes constituent le fil conducteur de cet album, mais aussi de toute la production de la formation.

Face A et B

Pour In Wonderland, Hooverphonic abandonne le principe de l’album concept typique. Ils ont compris les nouvelles habitudes d’écoute de leurs contemporains, l’ère des playlists, de Spotify, de Deezer et d’Apple Musique. Chaque chanteur et chanteuse at hérité de deux chansons, une radio friendly, et une autre plus expérimentale. Le résultat est un album en dix pistes, ou plutôt cinq singles avec une face A et une face B. Et ce n’est pas un hasard si l’ensemble est présenté sous la forme d’une boîte avec cinq pochettes pour vinyle, chacune dans une couleur différente, comme dans les 60’s.

Melting-pot d’artistes

Le casting retenu est très international : Emilie Satt (cfr. Madame Monsieur, Oxmo Puccino, Benjamin Siksou…) est Française. Christa Jérôme (Marc Moulin, Starflam) est Belge, Tjeerd Bomhof (aka Dazzled Kid) est Hollandais. Janie Price (aka BIRD), Neil Thomas (aka Litlo Tinz) et Felix Howard sont Anglais.

Les chansons ont été chantées dans des endroits différents. Une petite île en Norvège, à Milan, à Londres et en Belgique bien sûr, où ils ont leur propre studio. Tous les chanteurs ont collaboré à l’élaboration de leur chanson. C’est pourquoi chaque morceau a sa propre saveur, sa propre approche. A voir maintenant comment le groupe gérera les lives.

L’album s’ouvre sur « Badaboum! Hey ho, t’es tombé sur un salaud. Patatras, Eh bas c’est sûrement celui de trop ! »  C’est sans conteste le tube du moment sur les ondes radio. Voix sexy, envolées de violons et un joli rythme balancé.

 

Suivi de I Like The Way I Dance, une chanson pop-souplette qui ne restera pas dans les annales.

 

Des rythmes et des mélodies très différentes, pour ne pas dire opposées.

Cocaine Kids qui n’est pas sans rappeler les jeunes années de David Bowie, est un rock n’roll psychédélique qui nous emmène tout droit dans un monde coloré et déjanté. Alors que Deep Forest rappelle Hiding In A Song de Portishead à la sonorité western chère à Alex Carlier.

 

Les fans d’Hooverphonic pourront se sentir un peu décontenancé à l’écoute de l’album. On retrouve toujours l’esprit pop vintage et les cordes cinématographiques, mais ils ont réussi leur pari de se donner un coup de fraîcheur. Il s’agit de l’album le plus éclectique et le plus varié du duo et le résultat est assez intéressant.

Hooverphonic sera en concert le 6 avril à l’AB à Bruxelles et au Forum de Liège le 22 avril avant quelques festivals d’été.

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